Les perspectives de croissance de Fresenius laissent les investisseurs sur leur faim

Les déboires américains de Fresenius Medical Care et l’intégration des acquisitions pèseront sur les résultats du groupe allemand en 2014
Yves-Marc Le Réour

Après la progression de 14% à 1,05 milliard d’euros de son résultat net à taux de change constant l’an dernier, les prévisions de résultats très prudentes de Fresenius pour l’exercice 2014 ont fortement indisposé le marché. L’action du groupe de santé allemand a terminé la séance d’hier sur un repli de 4,2% à Francfort, alors que le titre de Fresenius Medical Care (FMC), leader mondial de la dialyse, a chuté de 5,7%.

Ce sont d’ailleurs les perspectives de cette entreprise, dont Fresenius détient 31% du capital, qui semblent les plus mauvaises à court terme avec un bénéfice net attendu en baisse de 5 à 10% en 2014, principalement en raison des coupes effectuées dans le remboursement des patients dialysés dans le cadre du programme Medicare aux Etats-Unis, son principal marché. «Même en intégrant des économies potentielles chiffrées à 60 millions de dollars, qui ne sont pas inclus dans cette prévision, le bénéfice ressortirait 7 à 8% en dessous du consensus», commentent les analystes de BoA Merrill Lynch.

Si le groupe Fresenius prévoit une hausse de 12% à 15% de son chiffre d’affaires à changes constants grâce à la consolidation à partir de fin février des 40 cliniques et 13 centres de soins rachetés à son concurrent Rhön-Klinikum, le bénéfice net devrait progresser dans une fourchette de 2 à 5%, bien en dessous des attentes des analystes. Cette faible hausse s’entend de surcroît avant prise en compte des coûts d’intégration du spécialiste américain des transfusions Fenwal et de Rhön Klinikum, qui devraient être proches de 100 millions d’euros au total. La croissance organique de la division hospitalière Helios devrait être comprise entre 3 et 5%.

A l’horizon 2017, Fresenius ambitionne un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros (+48% par rapport à 2013) et un bénéfice net de 1,4 à 1,5 milliard, ce qui ferait ressortir une marge nette au mieux stable par rapport à l’an dernier.

Son appétit de croissance externe pourrait le conduire, selon une rumeur, à s’intéresser à l’activité de nutrition médicale de Danone, dont le groupe français cherche à se séparer. Le rachat de cette entité, qui viendrait renforcer l’activité de sa division Kabi, devrait toutefois obtenir l’aval des autorités de la concurrence. Sans se prononcer sur ce dossier, le président du directoire de Fresenius, Ulf Mark Schneider a admis «ne pas exclure des opérations opportunistes en matière de croissance externe».

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