Les mouvements dans les télécoms britanniques poussent Sky à réagir

Le groupe de télévision a vendu son site de paris à CVC pour 600 millions de livres minimum. De quoi lui redonner du pouvoir face aux ambitions de BT.
Olivier Pinaud

Entre les visées de BT sur les droits de retransmission de la Premier League de football et sa volonté d’adjoindre un réseau mobile à ses activités dans l’accès à Internet, Sky se devait de réagir. Le groupe de télévision payante et de très haut débit fixe a conclu hier la cession de ses activités dans les paris en ligne. Sky Betting & Gaming (Sky Bet) a été vendu à CVC Capital Partners pour une valeur de 800 millions de livres (1 milliard d’euros environ), soit 15 fois l’Ebitda de la filiale au 30 juin dernier.

Le groupe percevra immédiatement 600 millions de livres. Il pourrait toucher un complément de 120 millions. Sky conservera une participation de 20% au capital de Sky Bet. Le groupe était conseillé par Goldman Sachs.

Créé en 2001, Sky Bet était l’une des activités les plus dynamiques du groupe de télévision. Lors du dernier trimestre, porté par la Coupe du monde de football, le site de paris en ligne a généré à lui seul un cinquième de la croissance de Sky. Lors de l’exercice clos le 30 juin, Sky Bet a dégagé un chiffre d’affaires de 183 millions de livres, en hausse de 18%. Mais Sky se devait de regagner en souplesse financière au moment où BT se fait de plus en plus agressif. Ses récentes opérations sur ses filiales allemande et italienne ont porté sa dette nette à plus de 5,5 milliards de livres, avec un ratio de levier tout près de 3 fois l’Ebitda.

Début décembre, le Financial Times indiquait que la direction de Sky avait mandaté Lazard pour réfléchir à ses différentes options stratégiques. Les droits de la Premier League seront remis en jeu en début d’année prochaine. Les fonds reçus de la vente de Sky Bet pourraient permettre au groupe de télévision payante de se montrer plus conquérant alors que depuis quelques mois les investisseurs s’inquiètent du risque de perte de ce contrat au profit de BT.

En revanche, les analystes d’UBS estiment que les ambitions de BT dans le mobile ne devraient pas modifier la stratégie de Sky, tournée vers l’accès fixe à haut débit, même si le groupe a lancé une expérience pilote avec Vodafone pour une offre quadruple play (téléphone, internet, mobile et télévision).

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