Les « listings sponsors » s’inquiètent de la chute du volume des introductions en Bourse

En attendant le rapport, d’ici à octobre, sur le financement des PME, Invest Securities avance dix propositions pour redynamiser le marché
Olivier Pinaud
Photo: PHB/Agefi
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Réunis lundi chez Nyse Euronext, les dirigeants des différents listings sponsors de la place se sont une nouvelle fois inquiétés de la faiblesse des volumes des introductions à la Bourse de Paris. «Le report de l’opération Verallia est un très mauvais signal», souffle un banquier. Fermé pendant la crise, l’accès au marché peine à se rouvrir, encore plus pour les sociétés de taille moyenne. Dernièrement, Vexim a par exemple rebroussé chemin et tentera peut-être de nouveau sa chance sur Alternext à la rentrée. «La Bourse offre normalement une meilleure valorisation. Mais lever des fonds actuellement est difficile», souffle Franck Rosset, le PDG de Tuto4PC, une société de publicité sur Internet qui prévoit de récolter 6 millions d’euros sur Alternext.

La mauvaise passe du marché n’explique pas tout, selon Jean-Emmanuel Vernay, associé gérant d’Invest Securities, une société de Bourse spécialisée dans les petites et moyennes capitalisations. «Il y a un manque d’orientation du flux d’épargne vers la Bourse», explique le banquier. Alors que l’encours d'épargne financière s'élevait l’an dernier à 2.970 milliards d’euros, seulement 5% étaient investis en actions cotées. Si les freins sont connus (concurrence de l’immobilier ou des produits de taux, aversion pour le risque…), les nouvelles réglementations Bâle 3 et Solvency 2 ne jouent pas en faveur des actions.

Thierry Giami, président de l’Observatoire du financement des entreprises par le marché, et Gérard Rameix, le médiateur du crédit, doivent rendre avant la fin du mois d’octobre le rapport commandé par le ministère de l’Economie sur le financement des PME. Dans ce cadre, Invest Securities dresse dix propositions. Plusieurs concernent le PEA, «un produit qui n’a pas été redynamisé depuis dix ans»: relèvement du plafond à 152.000 euros, 20.000 euros de plus qu’aujourd’hui, et création d’une poche de 30% pour les petites et moyennes capitalisations.

En revanche, contrairement à la proposition de MiddleNext, «le sujet n’est pas de créer une place dédiée alors que le marché manque déjà cruellement de liquidités pour les PME», lance Marc-Antoine Guillen, associé gérant d’Invest Securities. Au contraire, selon lui, la fusion Nyse Euronext-Deutsche Börse, qui comprendra 1.500 valeurs moyennes, «devrait remettre le focus sur ce segment un peu délaissé depuis la fusion d’Euronext avec le Nyse».

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