
Les investisseurs sont prêts à croire à la résurrection de Carrefour
Le pire n’est jamais certain. Carrefour a soulagé les investisseurs hier en faisant état d’un résultat opérationnel courant (ROC), certes en baisse au premier semestre de 8,2% sur un an à 769 millions d’euros, mais supérieur aux objectifs implicitement communiqués par le groupe en juillet de 710 et 730 millions. La marge d’Ebit s’est moins érodée que prévu, de 20 pb sur un an à 2,0%, mais le groupe évite surtout d’émettre un nouvel avertissement sur résultats. Le directeur financier du groupe, Pierre-Jean Sivignon, s’est dit «à l’aise» avec le consensus sur le ROC 2012, «dont la médiane se situe autour de 2,05 milliards d’euros».
C’est l’Europe qui pèse le plus sur la rentabilité du groupe, avec une chute du ROC de 32% à 150 millions, l’Espagne expliquant la plus large part de cette contreperformance. En revanche, l’Amérique latine, Brésil en tête, a affiché une croissance de 10% du ROC à 245 millions. Le résultat est passé en perte de 31 millions, après 230 millions de charges liées à sa sortie de Grèce et de Singapour.
Mais c’est en France, où Carrefour réalise 43% de ses ventes, que se situe l’enjeu défini par Georges Plassat. Or le directeur général enregistre son premier succès avec une baisse des ventes limitée à 6,7% (après une chute de 40% un an plus tôt) en dépit des investissements soutenus sur les prix. «C’est un chiffre solide au regard de la baisse sous-jacente de 5% des ventes des hypermarchés», souligne UBS.
De quoi faire bondir le titre de 6,73 % hier dans la foulée de ces annonces pour atteindre à 16,81 euros. «C’est la première «bonne» nouvelle depuis longtemps sur le titre», se félicite Aurel BGC. Depuis le 12 juillet, le titre a certes gagné 27%, mais reste en baisse de 4,57% depuis le début de l’année.
De plus, «la saisonnalité semestrielle des résultats (environ 65% du ROC annuel est dégagé au second semestre) incite à relativiser les variations du premier semestre» avertit CM-CIC. De plus, si Carrefour affiche une baisse d’un milliard de son endettement net à 9,6 milliards, en données retraitées de la dette transférée à Dia lors de la scission, le recul n’est plus que de 200 millions avec un ratio de levier qui reste stable à 2,5 fois.
Et le marché attend encore d’autres annonces de la nouvelle stratégie mise en place par Georges Plassat. Outre les 500 à 600 postes supprimés, d’éventuelles cessions d’actifs pourraient être envisagées.
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