Les investisseurs saluent la cotation d’un challenger de Swisscom

Valorisé à 3,06 milliards de francs au moment de son introduction en Bourse, le suisse Sunrise a bondi de près de 12% lors de sa première journée.
Antoine Landrot

La concurrence sur le marché des télécommunications en Suisse attise l’appétit des investisseurs. Ils ont répondu en masse au premier jour de cotation de Sunrise Communications, le deuxième opérateur du pays. Introduit vendredi à 68 francs, son action a clos la séance en hausse de 11,76%, à 76 francs. La société capitalisait donc 3,42 milliards de francs (3,26 milliards d’euros) au terme de sa première journée de cotation.

Le prix d’introduction retenu in fine se situait pile au milieu de la première fourchette fixée fin janvier (58-78 francs). L’opération a été un succès: «L’offre initiale a été sursouscrite pour plusieurs fois son montant, en raison de la forte demande des investisseurs institutionnels suisses et internationaux, ainsi que des clients privés», souligne le groupe dans un communiqué.

Sunrise et ses actionnaires (dont CVC Capital Partners, qui contrôlait jusqu’alors environ 90% du capital de l’entreprise) ont vendu 29,3 millions d’actions: 20 millions d’actions nouvelles émises par Sunrise et 9,3 millions d’actions existantes cédées par CVC. Signe du succès de l’opération, l’investisseur financier a ajouté 5 millions de titres aux 4,3 millions qu’il avait initialement prévu de vendre.

En outre, l’option de surallocation a été ouverte jusqu’au 8 mars. Elle concerne jusqu’à 4,1 millions d’actions existantes. Pour l’instant, le flottant de Sunrise atteint 65% de son capital. Si l’option était intégralement exercée, ce dernier passerait à 75%.

Sunrise était valorisé à 3,06 milliards de francs à son introduction. C’est l’IPO la plus importante sur le marché suisse depuis huit ans. CVC avait acquis l’entreprise auprès du danois TDC en 2010 pour 3,3 milliards.

L’opérateur utilisera le produit de l’IPO qui lui revient (1,36 milliard) à «renforcer considérablement son bilan» et à «saisir les opportunités de croissance futures», indique-t-il. Reste à savoir si cela se fera sur le marché suisse, déjà très concentré. Il est en effet contrôlé par trois opérateurs: Swisscom, qui occupe entre 55 et 60% du marché (selon les estimations), Sunrise (entre 22 et 27%) et Orange Suisse (entre 17 et 20%), récemment acquis par Xavier Niel (propriétaire de Free).

Si déloger Swisscom s’est toujours avéré difficile, l’arrivée du modèle low cost de Xavier Niel pourrait rebattre les cartes. En outre, Swisscom est menacé par le projet parlementaire de modification des règles de roaming.

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