Les groupes d’Europe du Sud relancent sans tarder le marché des convertibles

Les émissions reprennent le rythme soutenu de 2013, stimulées par l’activité remarquée des groupes espagnols et italiens
Olivier Pinaud

Après une très courte pause durant les fêtes de fin d’année, le marché des convertibles reprend le rythme qui lui avait permis de battre l’an dernier un record d’activité depuis 2009 avec 89 opérations au total, pour un montant de 32,4 milliards de dollars selon Dealogic, quasiment trois fois plus que dans les années maigres de 2010 ou 2011. Le groupe espagnol d’énergies renouvelables Acciona a ainsi lancé hier une émission d’obligations convertibles pour un montant visé de 450 millions d’euros, à cinq ans. Il suit de quelques heures l’assureur italien UnipolSai, également vendeur de 201,8 millions d’euros d’obligations convertibles.

Ces deux émissions confirment le retour remarqué des pays d’Europe du Sud sur ce marché. «L’an dernier, à eux seuls, l’Espagne, l’Italie et le Portugal ont représenté plus d’un tiers du marché de l’equity linked», explique Bruno Magnouat, responsable global de l’equity linked à la Société Générale. Dans le même temps, le poids de l’Allemagne est passé de 40% à 10%. La France représentait en 2013 environ 15% du marché européen, avec près de 3,5 milliards d’euros.

A moins d’un revirement fort, 2014 devrait constituer un excellent millésime pour l’equity linked, qui comprend les convertibles, les échangeables et les obligations remboursables en actions. La remontée attendue des taux d’intérêt et les niveaux de valorisation soutenus des marchés permettent de trouver du financement relativement bon marché pour un émetteur. Les investisseurs peuvent également bénéficier du levier constitué par l’action et de la sécurité de l’obligation, notamment sur des émetteurs du Sud de l’Europe pour lesquels la visibilité reste encore faible.

Enfin, un élément technique vient entretenir la frénésie d’émissions. «En 2014, environ 10 milliards d’euros de titres equity linked en circulation devraient être retirés du circuit, ce qui incitera les fonds spécialisés à réinvestir sur de nouvelles émissions», indique Bruno Magnouat. Une abondance de demande qui peut expliquer la surcote des obligations convertibles ces derniers mois, avec des coupons relativement faibles et des primes de conversion élevées.

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