
Les gestions attendent une généralisation du «say-on-climate»

Dans la perspective de la saison des assemblées générales 2023, le Forum pour l’investissement responsable (FIR) publie une tribune signée par 46 gestions françaises et européennes, gérant près de 3.000 milliards d’euros d’actifs, réitérant ses attentes sur les résolutions «say on climate». Le FIR demande aux entreprises de soumettre régulièrement au vote de leurs assemblées générales un plan climat complet, particulièrement les entreprises des secteurs les plus polluants, et incite les pouvoirs publics à faciliter ce dialogue, notamment en posant un cadre légal clair visant à généraliser le «say on climate ».
Ces investisseurs reconnaissent avoir «un rôle crucial à jouer dans l’orientation rapide de l’économie mondiale vers un modèle plus sobre en ressources naturelles, plus juste socialement, et moins dévastateur pour l’environnement», précise le communiqué. Ils misent notamment sur un dialogue actionnarial renforcé avec les entreprises.
Les gestions adoptent ainsi des politiques plus ambitieuses pour leur portefeuille, «via une sélection de titres plus exigeante, un engagement renforcé, un arrêt de nouveaux financements, ou via des critères d’exclusion dans certains secteurs très émetteurs, notamment dans les énergies fossiles». Elles estiment que le niveau d’exigence des engagements de neutralité carbone à horizon 2050 demeure «insuffisant» au regard de l’objectif de limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C.
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Contenus lacunaires
Si plusieurs entreprises soumettent déjà leur plan climat au vote des actionnaires via un «say on climate», leurs contenus «demeurent souvent trop lacunaires», selon les signataires. Aussi, ils demandent dans les «say on climate» 2023 des «informations claires et complètes nous permettant de juger de la crédibilité des engagements climatiques des entreprises, notamment par la publication d’objectifs de baisse des émissions absolues sur les scopes 1, 2 et 3 à court, moyen et long termes et des actions visant à permettre l’atteinte de ces objectifs».
Ce qui nécessite des précisions sur l’allocation des investissements. Pour tous les secteurs, il est crucial que soit priorisée la réduction des émissions induites et que soit précisé le rôle des émissions capturées ou négatives dans la stratégie générale. Si les émissions capturées doivent être présentées distinctement des émissions induites dans les objectifs de décarbonation, les mesures de compensation n’y ont pas leur place et doivent être considérées comme des contributions à l’effort d’atténuation du changement climatique, poursuit la tribune.
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