Les fabricants de semi-conducteurs hésitent à procéder à des acquisitions

Malgré leur bilan solide, l’absence de cibles attrayantes et la détérioration de la conjoncture conduisent Infineon ou STMicro à l’attentisme
Yves-Marc Le Reour

Les fabricants de semi-conducteurs peinent à recycler leurs excédents de cash. Disposant d’une trésorerie nette de 2,2 milliards d’euros au 30 juin dernier, Infineon est intéressé par des acquisitions de concurrents offrant des produits qui améliorent les systèmes de gestion ou de conversion énergétiques. Mais le groupe allemand n’arrive pas à trouver de cibles intéressantes à bon prix parmi les dix premières sociétés cotées présentes sur ce segment. «Ils ont du mal à trouver des technologies complémentaires attrayantes étant donné l’étendue actuelle de leur portefeuille de produits», juge Günther Hollfelder, analyste chez UniCredit à Londres, en ajoutant que l’alternative serait d’augmenter son programme de rachat d’actions d’ici à 2013.

Responsable de la division produits industriels (IMM) d’Infineon, Arunjai Mittal indique qu’il lui faudrait être «très fortement convaincu» de l’intérêt stratégique d’une transaction pour accepter de payer une prime de 78% sur une cible, comme l’a fait Texas Instruments lors du rachat de National Semiconductor en avril dernier. Constatant une utilisation des capacités de production toujours «très élevée», il s’attend à une croissance du chiffre d’affaires de sa division «deux fois plus rapide que celle du PIB».

La détérioration de la conjoncture ne devrait cependant pas épargner ce secteur traditionnellement très cyclique. Le cabinet d’études Gartner vient ainsi de réviser en baisse ses perspectives, en tablant désormais sur une érosion de 0,1% des ventes mondiales de semi-conducteurs cette année, alors qu’il anticipait une progression de 5,1% jusqu’ici. Pour 2012, la croissance est estimée à 4,6% contre 8,6% précédemment.

Avec une trésorerie d’un milliard de dollars (735 millions d’euros), STMicroelectronics serait de son côté prêt à réaliser des acquisitions «aux Etats-Unis ou en Asie» dans les microprocesseurs ou les capteurs de mouvements, a déclaré hier dans une interview au Wall Street Journal le PDG Carlo Bozotti. Mais il ajoute que «rien n’est dans les tuyaux», en rappelant que sa priorité demeurait le retour aux bénéfices de la coentreprise ST-Ericsson spécialisée dans les puces pour la téléphonie mobile. Les analystes de Natixis estiment que la cession ou l’abandon de cette activité aurait un effet très positif sur la valorisation du leader européen des semi-conducteurs.

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