Les efforts d’adaptation pèsent sur le bénéfice de Wal-Mart

Le distributeur réduit ses prévisions de bénéfices annuels, en raison notamment d’investissements plus onéreux que prévu.
Antoine Landrot

Wal-Mart peut aujourd’hui en témoigner: restaurer sa réputation coûte cher. Connu pour ses bas salaires et l’interdiction de représentants du personnel, le leader mondial de la distribution s’est lancé dans une politique de ressources humaines inédite. Il a en effet décidé d’augmenter les salaires à un minimum de 10 dollars de l’heure d’ici à l’année prochaine, d’améliorer la formation de ses employés et d’accroître les recrutements afin de renforcer la présence dans ses magasins et d’améliorer la qualité de service. Mais il en avait sous-estimé le coût.

A l’occasion de la publication des comptes de son deuxième trimestre fiscal (clos le 31 juillet), Wal-Mart a réduit sa prévision de résultat net annuel: il anticipe désormais un bénéfice par action (BPA) compris entre 4,4 et 4,7 dollars, alors qu’il avait précédemment annoncé un BPA compris entre 4,7 et 5,05 dollars. Le groupe a également réduit son objectif d’ouvertures de supermarchés de proximité de 180-200 à 160-170.

Ces mesures entameront de 24 cents le bénéfice net de l’exercice annuel (dont 8 cents au troisième trimestre), alors que le groupe estimait à l’origine l’impact à 20 cents. En outre, elles ont déjà pesé sur le bénéfice du deuxième trimestre, qui a également souffert de la contraction des marges dans ses activités de pharmacie, en raison de la baisse des remboursements: le résultat net du groupe a chuté de 15%, à 3,48 milliards de dollars (soit 1,08 dollar par action). La hausse du dollar par rapport à la livre sterling ainsi que la guerre des prix au Royaume-Uni a également joué en défaveur du groupe: sa filiale britannique Asda a vu ses ventes reculer de 4,7%, alors qu’elles avaient déjà accusé une baisse de 3,9% au premier trimestre.

«Les changements que nous devons faire demandent de l’investissement et nous sommes satisfaits du chemin parcouru. Même si les choses n’avancent pas aussi vite que nous le souhaiterions, le service à nos clients s’améliore constamment et cela se reflète dans la croissance de nos revenus», indique le directeur général de Wal-Mart, Doug McMillon. En effet, le chiffre d’affaires des magasins ouverts depuis plus d’un an, hors effet de change et dépenses de carburant, a progressé de 1,5% lors du trimestre, alors que les analystes interrogés par la société d’études Consensus Matrix anticipaient en moyenne une croissance de 1%.

Le chiffre d’affaires total du groupe reste inchangé, à 120,2 milliards de dollars.

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