Les dividendes résistent à la frénésie de M&A des groupes français

Les nombreuses opérations annoncées ces derniers mois n’ont modifié qu'à la marge les politiques de rémunération des actionnaires, souligne IHS Markit.
Olivier Pinaud
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Aucune baisse de dividende n’est à prévoir au vu des indications fournies par les groupes concernés.  -  Crédit Fotolia

Les groupes français doivent pouvoir concilier fusions-acquisitions et dividendes. Selon les calculs d’IHS Markit, les nombreuses opérations annoncées ces derniers mois mettent potentiellement à risque 8% des dividendes cumulés payés par les entreprises du SBF 120. «La complexité et l’incertitude accompagnant une fusion-acquisition offre une excellente occasion aux dirigeants de repenser la politique de dividendes et de se concentrer sur d’autres priorités, comme la reconstitution de la trésorerie ou la réduction de l’endettement», expliquent les analystes d’IHS Markit.

Néanmoins, selon eux, au regard des indications fournies par les différents groupes concernés, aucune baisse de dividende n’est à prévoir. Mieux, «mises à part deux d’entre elles, toutes les entreprises» de l’indice «engagées dans une fusions-acquisitions d’envergure ont prévu d’augmenter leur dividende en 2017».

Les augmentations de capital jouent favorablement

IHS Markit souligne par exemple que la direction de Danone a confirmé sa volonté de verser un dividende stable ou en augmentation malgré l’acquisition du groupe américain WhiteWave pour un montant de 12,5 milliards de dollars. Le dividende payé par Danone représente 2% du total du SBF 120. L’acquisition du fabricant de produits laitiers bio n’est toutefois pas sans impact sur la politique de rémunération de Danone, note IHS Markit. Le groupe français propose en effet à ses actionnaires une option leur permettant de percevoir le dividende sous forme d’actions ce qui lui permettra de préserver sa trésorerie pour se désendetter.

Au final, ces nombreuses acquisitions pourraient même augmenter les montants de dividendes cumulés perçus par les actionnaires. IHS Markit rappelle que plusieurs opérations, comme le rachat de GE Water par Suez ou celui d’Eurosic par Gecina, sont financées partiellement par augmentation de capital. L’émission de ces nouvelles actions conduira donc ces groupes à accroître mécaniquement le montant total de dividendes payés à leurs actionnaires. La hausse atteint ainsi 15% pour Gecina et 10% pour Suez, calculent les analystes d’IHS Markit.

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