Les dividendes mondiaux font un bond en arrière

Après un deuxième trimestre noir, marqué par des coupes quasi-générales, Janus Henderson s’attend à une chute de 17% à 23% en 2020.
La rédaction

La crise du Covid-19 a brisé net la tendance à la croissance quasi-continue des dividendes dans le monde. Selon Janus Henderson Investors, les dividendes payés au deuxième trimestre ont chuté de 22% d’une année sur l’autre. La société de gestion n’avait jamais vu un tel repli depuis le lancement de son baromètre trimestriel en 2019. Le montant des dividendes s’élève à 382,2 milliards de dollars. Il s’agit du niveau le plus faible pour un deuxième trimestre depuis 2012.

Plus d’un quart (27%) des groupes cotés suivis par Janus Henderson ont réduit leurs dividendes et plus de la moitié d’entre eux les ont purement et simplement supprimés. La tendance est encore plus marquée en Europe, où 54% des sociétés ont réduit leurs dividendes et les deux tiers d’entre elles les ont supprimés, certaines, comme les banques ou les assureurs, à la demande du régulateur. «Le besoin fondamental de protéger les bilans et de préserver des liquidités a été, pour beaucoup d’autres, l’une des principales motivations au vu de l’extrême incertitude des prévisions économiques», explique la société de gestion.

La période la plus mauvaise jamais enregistrée en France

La France, l’Espagne, l’Italie et la Suède ont enregistré les plus fortes baisses. Dans l’Hexagone, les dividendes ont baissé de 57% en termes de sous-jacents, diminuant de 13,3 milliards de dollars, «ce qui est, de loin, la période de dividendes la plus mauvaise jamais enregistrée par Janus Henderson».

En revanche, les dividendes ont résisté en Amérique du Nord. Ils n’ont ainsi baissé que de 0,1% aux Etats-Unis, à 123 milliards de dollars. Janus Henderson rappelle qu’«aux Etats-Unis, la plupart des sociétés déterminent leurs dividendes une fois par an et les payent en quatre versements égaux. Malgré l’extrême perturbation causée par la pandémie, la majeure partie des sociétés américaines n’ont pas effectué de changements immédiats à leurs distributions.»

Les groupes américains, à l’instar des banques, ont plutôt coupé dans leurs programmes de rachats d’actions.

Après ce trimestre noir, Janus Henderson prévoit désormais une baisse annuelle totale des dividendes de 17% à 1.180 milliards de dollars dans le cadre de son scénario le plus optimiste. Dans le pire des cas, ils pourraient accuser une chute totale de 23% pour tomber à 1.100 milliards de dollars, leur niveau de 2013, bien loin de leur record de 2019, à plus de 1.400 milliards de dollars.

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