
Les critiques se multiplient sur l’opacité des comptes de Noble Group
Noble Group fait l’objet de critiques grandissantes sur la sincérité de ses états financiers. Le plus grand négociant en matières premières d’Asie par le chiffre d’affaires avait déjà subi en février les attaques d’une société inconnue, Iceberg Research, qui l’avait accusé de gonfler artificiellement la valeur de ses actifs de plusieurs milliards de dollars. Il est désormais dans le collimateur de Muddy Waters, une société de conseil américaine indépendante, qui a annoncé avoir pris une position à découvert sur l’action du groupe singapourien.
«Noble semble exister uniquement pour emprunter et consommer de la trésorerie», écrit Muddy Waters dans son rapport. En se référant aux données de Bloomberg, le rapport relève que le groupe «a dégagé un cash-flow libre positif à seulement quatre reprises sur les vingt dernières années», tout en ayant levé 7,7 milliards de dollars (7,1 milliards d’euros) de dette auprès de ses banques et sur les marchés financiers depuis 1997. Son encours de dette est actuellement de 4 milliards de dollars. En recourant à des traitements comptables «inhabituels», Noble aurait artificiellement gonflé le niveau de ses bénéfices «afin d’induire délibérément en erreur les agences de crédit et les investisseurs».
Tout en rejetant ces accusations, Noble Group a promis qu’il allait étudier soigneusement le rapport de Muddy Waters. L’action a perdu 5,5% jeudi à la Bourse de Singapour, ce qui porte son recul à près de 25% depuis début janvier. Le groupe de négoce, qui a surpris les marchés le mois dernier en publiant sa première perte trimestrielle en trois ans, pourrait désormais devenir la cible d’une OPA, rapporte Reuters de sources bancaires. Sa dette est déjà sous surveillance, la note de crédit de l’entreprise ayant été placée tout en bas de la catégorie investissement par S&P, Moody’s et Fitch.
«Le principal risque qui pèse sur Noble ne concerne pas sa valorisation boursière mais l’impact potentiel des critiques formulées sur ses relations avec ses partenaires commerciaux et financiers», juge Nicholas Teo, analyste chez CMC Markets à Singapour. Sous la houlette de son fondateur Carson Block, Muddy Waters a dans le passé examiné les comptes d’une douzaine de sociétés, principalement asiatiques. Son rapport sur Sino-Forest en 2011, qui avait déclenché l’ouverture d’une enquête des autorités canadiennes, avait débouché sur une mise en faillite de la société chinoise un an plus tard.
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Marine Le Pen accuse la gauche de vouloir « refaire des Juifs des parias »
Paris - La gauche française et européenne «veut refaire des Juifs des parias», a accusé lundi la dirigeante du RN Marine Le Pen, en réaction à la proposition d’Olivier Faure (PS) de faire flotter des drapeaux palestiniens au fronton des mairies le jour de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France. «Il veut ce que veut toute la gauche française et européenne, c’est-à-dire refaire des Juifs des parias», a affirmé la présidente des députés d’extrême droite sur Europe 1-Cnews, jugeant que ces «propos», ces «actions», «puisent leur source dans un antisémitisme d’une violence inouïe». Elle a reproché au premier secrétaire socialiste de souhaiter «peut-être un jour les faire partir». Selon elle, les Juifs «commencent à avoir tellement peur en Europe et en France que, pour certains, ils se disent qu’ils n’ont pas d’avenir dans notre pays», a-t-elle insisté, estimant que «c’est dramatique parce que notre pays est le leur». «On s’attaque à des étudiants parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des chanteurs qu’on veut interdire d’Eurovision parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des gamins parce qu’ils sont dans un avion et qu’on leur demande de descendre», a-t-elle énuméré, convaincue que «tous ces actes-là devraient susciter une indignation majeure, massive». La France doit reconnaître le 22 septembre à l’ONU l'État palestinien, une volonté d’Emmanuel Macron qui y a œuvré diplomatiquement depuis plusieurs mois. Pour Marine Le Pen, cette reconnaissance par la France intervient à un «moment catastrophique». «C’est donner en réalité quitus au Hamas», a-t-elle estimé, voyant des visées électoralistes dans la décision d’Emmanuel Macron. «Il cherche à caresser dans le sens du poil un électorat dont il pense que demain, aux municipales, dans des législatives, il aura besoin», a-t-elle déclaré. Le Rassemblement national a rompu ces dernières années avec l’antisémitisme associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d'être condamné par la justice. Fin mars, le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, avait été le premier dirigeant du RN officiellement invité par le gouvernement israélien. © Agence France-Presse -
La Bourse de Paris reste prudente dans l’attente d’une baisse des taux de la Fed
Paris - La Bourse de Paris évolue en repli mardi, à l’entame des deux jours de réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), le marché anticipant une première baisse des taux d’intérêt de la puissante institution américaine. L’indice vedette CAC 40 reculait de 22,04 points (-0,28%) à 7.874.89 points vers 09H40. Lundi, il a gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points. Les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale américaine procède à une baisse de 25 points de base (-0,25%) de ses taux d’intérêt, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024. L’issue de la réunion sera connue mercredi soir et le discours du président de l’institution monétaire américaine «sera scruté mot à mot pour savoir si le cycle de baisse est ponctuel ou s’il ouvre la voie à une série de coupes», résume John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank, dans une note. Les investisseurs seront aussi très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de la Fed en matière d'évolution des taux. Le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, est clair: fixer les taux d’intérêt de façon à ce que l’inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré aux Etats-Unis. Or, le marché de l’emploi se fragilise mais l’inflation demeure au-dessus de l’objectif de 2%, rendant l'équilibre entre les deux éléments difficile à trouver. Pour autant, «le marché du travail américain s’avère bien plus faible que ce que les marchés anticipaient» et «cette détérioration est la principale raison pour laquelle la Fed devrait à nouveau réduire ses taux», marquant «un changement de priorité pour ce double mandat de la Fed», estime Carlos de Sousa, gérant de portefeuille de Vontobel. C’est aussi sans compter sur la très forte pression politique que reçoit la banque centrale américaine de la part du président Donald Trump qui réclame à cor et à cri des baisses de taux depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Jerome Powell est «pris en étau entre la pression politique de la Maison-Blanche, les attentes des investisseurs et le scepticisme» des présidents des antennes régionales de la banque centrale américaine, en désaccord sur l’ampleur des baisses des taux auxquelles l’institution monétaire devrait procéder, explique M.Plassard. Le taux d’emprunt français au-dessus de l’italien Sur le marché obligataire, le taux de l’emprunt français à dix ans évoluait à 3,47% vers 09h40, après avoir clôturé la veille à 3,48%, «au-dessus de son équivalent italien pour la première fois depuis 1999" qui, lui, a terminé à 3,47%, soulignent les économistes de Deutsche Bank. Ce dernier évoluait à 3,47% vers 09H40. Euronext CAC40 © Agence France-Presse