
Les administrateurs sont appelés à devenir des «activistes» au sein de leur conseil
Le rôle crucial des administrateurs pour la création de valeur était au cœur d’un récent débat du club de recherche de l’Institut français des administrateurs (IFA). Alors que les dirigeants sont poussés par le marché vers le court terme, il appartient aux administrateurs de les inciter à penser à long terme, estime Guylaine Saucier, administratrice canadienne de Scor et Wendel. Le conseil commence à s’impliquer dans la stratégie, mais insuffisamment. Il doit se discipliner et mettre en place des indicateurs de performance sur la stratégie et les suivre. Un travail qui pourrait aussi être fait sur la charte de valeurs.
En effet, la création de valeur n’est pas que financière et renvoie aussi aux valeurs de l’entreprise (respect des lois, transparence, etc.), poursuit Guylaine Saucier. Pourtant, les conseils se posent rarement cette question de la valeur, alors qu’ils le devraient, renchérit Laurence Dors, administrateur de Capgemini et de Crédit Agricole.
Les administrateurs doivent encore aller plus loin, confie Guylaine Saucier. Alors que les activistes, de plus en plus présents, manifestent leur défiance envers les administrateurs, le conseil, pour retrouver sa crédibilité, devrait devenir activiste pour défier le conseil. Une exigence qui nécessite des administrateurs courageux, de bon sens, faisant confiance à leur intuition, et surtout indépendants. Or, les critères actuels d’indépendance, seulement techniques, ne sont pas pertinents, soulignent plusieurs intervenants.
La référence à des indicateurs financiers n’est pas l’alpha et l’oméga. L’essentiel est de savoir ce qui crée de la valeur dans l’entreprise et ce qu’en perçoit le marché, ajoute Laurence Dors. Si la perception par le marché est différente des attentes du groupe, l’entreprise doit se poser des questions sur sa communication, ajoute Guylaine Saucier. Si l’action cote au-dessus des fondamentaux, les administrateurs doivent convaincre le management d’agir pour que les anticipations du marché rencontrent le message fondamental de l’entreprise, explique Laurence Dors. D’ailleurs, dans le code de gouvernance britannique, le conseil doit s’interroger une fois par an sur les attentes de ses investisseurs, souligne Jean-Florent Rérolle, associé KPMG, tout en précisant que le marché peut avoir sa propre opinion. Ce qui est notamment le travail des activistes.
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