
Les actions n’ont pas profité de la chute du pétrole
Les prix du pétrole ont plongé de plus de moitié depuis juin 2014. Et pourtant, dans le même temps, l’indice Stoxx 600 regroupant les plus grandes valeurs européennes a cédé 1%. Un grand écart inédit. Les analystes actions de Nomura rappellent que lors des deux précédents cycles de forte baisse du pétrole, 1985-1986 et 1996-1998, les actions européennes avaient progressé respectivement de 24% et de 61%. Nomura estime qu’un rattrapage serait donc logique.
Mais la banque reconnaît aussi, ce qui pourrait expliquer une partie du décalage, que jamais une chute du pétrole d’une telle intensité n’avait pas été observée en période de déflation. La baisse des prix de l’énergie tend en effet à entretenir la déflation, l’un des ennemis de la Bourse.
Un second élément peut expliquer le décalage entre pétrole et actions: le poids dans les indices des groupes pétroliers et d’énergie, dont les résultats sont directement pénalisés par la baisse des prix du pétrole. Les analystes de Morgan Stanley indiquent que ce secteur représente à lui seul 10% des résultats en Europe. Une baisse de moitié des prix du brut amputera de 25% leurs résultats, calcule la banque. A ce secteur s’ajoutent d’autres activités susceptibles de souffrir elles aussi de la baisse des prix de l’énergie comme les utilities, représentant elles aussi 10% du marché.
Mais en face de ces éléments négatifs, la baisse du pétrole devrait apporter une bouffée d’oxygène à tous les autres secteurs d’activité, soit 80% du marché. Le recul des cours est ainsi évidemment favorable aux industries fortement utilisatrices de pétrole comme les compagnies aériennes, les chimistes, voire les distributeurs qui devraient profiter d’une baisse des coûts de transports. Les analystes de Morgan Stanley calculent que l’effet positif sur le bénéfice par action de l’ensemble du marché européen pourrait atteindre 7% avec une baisse de 50% des prix du pétrole.
L’impact pourrait même être «encore plus fort en ajoutant les effets de second tour, comme une croissance économique plus soutenue que prévu en raison de l’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs», insiste Morgan Stanley. Selon Nomura, la baisse du pétrole pourrait améliorer de 100 points de base le revenu disponible en Europe et de 60 points de base la consommation.
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