L’erreur comptable de Tesco pousse son président à prévoir son départ

Richard Broadbent partira quand la nouvelle équipe et le nouveau business plan seront en place. Moody’s dégrade la note du distributeur à «Baa3».
Bruno de Roulhac

Tesco s’enfonce un peu plus dans la crise. Empêtré dans une erreur comptable plus importante que prévu, dans une série d’avertissements sur résultats et dans une activité qu’il n’arrive pas à redresser, le distributeur alimentaire britannique est tombé en Bourse hier à un plus bas de 11 ans à 166,10 pence, avec une capitalisation divisée par deux depuis le début de l’année.

En conséquence, le président non exécutif de Tesco depuis 2011, Richard Broadbent, a annoncé qu’il allait préparer sa succession – sur sa propre initiative et non sous la pression des actionnaires – sans pour autant fixer la date de son départ. Il attend que le directeur général, Dave Lewis, qui a pris ses fonctions le 1er septembre, avec un mois d’avance pour faire face à la crise interne, mette en place une nouvelle équipe et un nouveau business plan. Les analystes évoquent comme successeurs possibles, Richard Cousins, patron de Compass, et de Mikael Ohlsson, ancien PDG d’Ikea, qui rejoindront le conseil de Tesco le mois prochain. Richard Cousins a déjà indiqué qu’il n’était pas intéressé.

Pour l’heure, Tesco cherche en priorité à restaurer la compétitivité sur son marché domestique, notamment en poursuivant ses investissements, et à renforcer son bilan. Moody’s a dégradé hier soir Tesco d’un cran à «Baa3», dernière note de catégorie investissement.

Le 22 septembre, Tesco avait lancé un troisième avertissement en trois mois sur ses résultats 2014-2015, invoquant une erreur comptable. L’objectif de bénéfice opérationnel sur le premier semestre clos le 23 août était alors surévalué de 250 millions de livres en raison de l’anticipation de revenus commerciaux et du report de la comptabilisation de certains coûts. Or, l’enquête confiée à Deloitte a montré que non seulement des pratiques similaires avaient eu lieu dans le passé, mais encore que l’erreur était en réalité de 236 millions. Soit un impact négatif de 118 millions sur le résultat opérationnel du premier semestre, de 70 millions sur les résultats 2013-2014 et de 75 millions sur les résultats 2014-2015. Compte tenu de cette erreur, Tesco ne donnera pas d’objectifs financiers pour l’ensemble de l’exercice.

Dans ce contexte délétère, Tesco a vu son résultat opérationnel chuter de 41% au premier semestre à 937 millions de livres, pour 34 milliards de chiffre d’affaires (-4,4%) et un bénéfice avant impôts de 112 millions, en chute de 92%.

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