L’échec de la fusion de Comcast avec Time Warner Cable rebat les cartes

Devant l’hostilité de la justice et du régulateur américains, Comcast a renoncé à ses ambitions. Charter convoiterait à nouveau TWC
Antoine Landrot

Comcast pensait pouvoir bientôt boucler l’acquisition de Time Warner Cable (TWC), annoncée en février 2014 pour 45,2 milliards de dollars. Mais depuis une dizaine de jours, les rumeurs pessimistes se sont accumulées, jusqu’à ce que Comcast décide de jeter l’éponge, après avoir réuni son conseil d’administration jeudi soir.

«Comcast Corporation annonce que son accord de fusion avec Time Warner Cable et la transaction avec Charter Communications ont été annulés», a-t-il indiqué dans un communiqué vendredi. L’allusion au câblo-opérateur Charter, qui avait lui aussi tenté d’acquérir TWC, évoque son accord pour l’acquisition de 3,9 millions d’abonnés qui auraient été cédés par Comcast suite à la fusion.

Mercredi dernier, les dirigeants des deux plus grands câblo-opérateurs américains s’étaient rendus au ministère de la Justice, ainsi qu’à la Federal Communications Commission (FCC), l’autorité de tutelle du secteur. La combinaison des deux groupes aurait contrôlé 57% du marché à haut débit des particuliers aux Etats-Unis.

La justice s’est inquiétée du risque que «la fusion fasse de Comcast un contrôleur d’accès incontournable pour les services internet qui dépendent du haut débit pour atteindre leurs clients». De son côté, Tom Wheeler, le président de la FCC, a estimé que «la transaction aurait créé une entreprise combinant le plus grand nombre d’abonnés au haut débit et aux services vidéo aux Etats-Unis avec une activité de programmation». Selon Reuters, la FCC envisageait de convoquer une audience, étant donné la complexité des sujets soulevés. Or, cette procédure peut durer des mois, et risquait de rendre caduque le calendrier fixé par Comcast et TWC.

Brian Roberts, le directeur général de Comcast, s’est voulu rassurant quant aux conséquences de l’échec de la transaction. «Nous avions structuré l’opération de telle sorte que si le gouvernement la rejetait, nous pourrions faire machine arrière», indique-t-il dans un communiqué. Le groupe n’a par exemple pas à verser d’indemnités de rupture.

L’échec aura un effet domino. L’acquisition de Bright House par Charter, annoncée fin mars, était en effet conditionnée par la validation de l’opération Comcast-TWC, car Bright House partage des technologies et des programmes avec TWC. Du coup, Charter serait sur les rangs pour reprendre TWC. Selon Bloomberg, ses conseillers ont effectué une approche en vue d’ouvrir des discussions amicales.

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