
Le torchon brûle entre Visiomed et BewellConnect

Contre-attaque. La medtech Visiomed ne compte pas se laisser faire après avoir fait l’objet en fin de semaine dernière d’«accusations inacceptables, mensongères et diffamatoires» de la part de la société de santé connectée BewellConnect. L’action Visiomed avait alors chuté de près de 29% vendredi dans des volumes très importants, avant d’être suspendue à la demande de la société. Le titre a rebondi lundi d’également 29%, effaçant pratiquement la perte de vendredi. Visiomed capitalise 123 millions d’euros. Pourtant, la société n’a dégagé en 2022 qu’un chiffre d’affaires de 14,3 millions d’euros, pour un Ebitda normalisé de 500.000 euros, et une perte nette de 5,2 millions. Elle ne donne pas d’objectifs pour 2023.
Le 10 janvier 2023, Visiomed a fait entrer Medsco Invest au capital de Bewellthy – qui détient 100% de BewellConnect – et n’en détient plus que 49,9%. Visiomed précise que cette participation n’est pas consolidée et ne contribue pas au chiffre d’affaires du groupe.
Dans un communiqué publié vendredi dernier sur LinkedIn, mais pas sur son site internet, BewellConnect se dit «victime de pratiques scandaleuses, pendant et après la création du JointVenture Bewellthy, de la part de Visiomed» et déclare engager des procédures à l’encontre de Visiomed, réclamant 14,8 millions d’euros «au titre des dommages subis». BewellConnect reproche notamment à Visiomed de ne pas avoir payé toutes les échéances fiscales et sociales. Et «cette situation a constitué un frein dans le financement de la croissance des activités de BewellConnect», ajoute ce dernier. Pour sa part, Visiomed explique n’avoir pas connaissance de ces procédures et «conteste totalement les montants invraisemblables mentionnés».
Démentis en série
Dans la foulée, Visiomed a publié vendredi un premier démenti, assurant que ses «comptes 2022 sont audités, [et ses] résolutions de conseil d’administration et accords au sein de la co-entreprise Bewellthy, détenant 100% de BewellConnect, ont été et sont toujours réalisés en bonne et due forme».
Toujours sur LinkedIn, Laurent Guibert, directeur administratif et financier «externe» de BewellConnect, qui se dit l’objet de «tentatives d’intimidation» a annoncé samedi dernier qu’une audience se tiendrait le 8 septembre 2023 au tribunal de commerce de Nice, où il demandera «une mise sous protection des tribunaux des entreprises concernées avec effet rétroactif à 18 mois». Contacté par L’Agefi, Visiomed a confirmé, comme indiqué dans son communiqué, n'être informé d’aucune audience ou procédure initiée par BewellConnect, ses dirigeants ou conseils.
Lundi, dans un long communiqué, Visiomed a développé sa riposte et a annoncé son intention de déposer plainte pour des faits de diffamation et de diffusion d’informations inexactes et trompeuses et d’alerter l’Autorité des marchés financiers (AMF). Visiomed, explique avoir «dû répondre à des pressions des dirigeants de Bewellthy et Medsco Invest qui lui réclamaient un financement ». Demande rejetée. Or, c’est à la suite de ce refus «d’accorder un ‘chèque en blanc’ à BewellConnect que le ‘communiqué’ a été publié : il relève donc d’un chantage pur et simple », en conclut Visiomed.
Plus d'articles du même thème
-
Vantiva se renforce dans les systèmes connectés grâce à un nouvel actionnaire
L’ancien Technicolor va acquérir l’activité de réseaux domestiques de l’américain CommScope qui prendra une participation de 25% dans l’entreprise. Son ex-filiale, Technicolor Creative Studios (TCS), sort de la cote un an après y être entrée et avoir perdu 99% de sa valeur en Bourse. -
La justice fait taire les opposants à Visiomed
Saisi par la medtech, le président du tribunal de commerce de Paris a enjoint aux personnes morales et physiques concernées de s’abstenir de communiquer publiquement sur ce dossier sous peine d’astreinte de 200.000 euros par manquement. -
Credit Suisse règle à l’amiable son conflit juridique avec le Mozambique
Désormais contrôlée par UBS, la banque helvétique évite ainsi un procès qui devait débuter ce lundi à Londres dans l’affaire des «tuna bonds».
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Bitwise va lancer les premiers ETF investis en contrats à terme sur ethereum
- Fortuneo prive ses clients de fonds monétaires
- Aucune banque française ne figure parmi les 40 marques européennes les plus valorisées
- Axa soigne ses collaborateurs avec son programme We Care
- Rattrapé par des suspicions sur Credit Suisse, UBS décroche en Bourse
- ADP, Vinci et Eiffage affichent leur confiance face à la menace de surtaxe
Contenu de nos partenaires
-
Guerre longue
Soutien à l'Ukraine: les nuages menaçants s'accumulent
Victoire d'un parti prorusse en Slovaquie, blocage temporaire de l'aide américaine, tensions avec la Pologne : mauvaise passe pour Kiev alors que l'offensive marque le pas -
Défense
Armées: plus d'argent, moins de transparence
(Version actualisée) Des indicateurs importants ne seront plus rendus publics. -
Marathon
Wauquiez, l’homme qui marche seul
Laurent Wauquiez s'est efforcé dimanche de dissiper les doutes sur sa détermination à être candidat à la présidentielle