Le redressement de Yahoo éloigne la perspective d’un adossement

Les efforts de la directrice générale Marissa Meyer commencent à être payés de retour, notamment dans les nouveaux supports
Yves-Marc Le Réour

Si la progression de 1,2% des revenus de Yahoo n’est pas spectaculaire au troisième trimestre, elle témoigne des premiers effets positifs de la politique de redressement menée depuis deux ans par sa directrice générale Marissa Meyer. Hors commissions versées à des sites internet partenaires, son chiffre d’affaires qui ressort à 1,09 milliard de dollars (851 millions d’euros) dépasse le montant de 1,05 milliard attendu par les analystes.

Le bénéfice net déclaré a atteint 6,8 milliards de dollars contre 297 millions un an plus tôt, en raison des 6,3 milliards de dollars récoltés en septembre grâce à la cession de titres Alibaba, lors de l’IPO du géant chinois du commerce en ligne dont il est actionnaire. Le bénéfice ajusté de 52 cents par action est lui aussi supérieur aux 30 cents du consensus, ce qui a contribué à faire progresser l’action de 3% dans les transactions électroniques d’après-Bourse.

Le groupe souligne que la hausse du chiffre d’affaires provient «d’une forte croissance dans nos nouveaux créneaux d’investissement comme le mobile, les médias sociaux ou la vidéo». Les activités de publicités sur écran du portail internet, qui représentent 40% de son chiffre d’affaires, connaissent néanmoins des difficultés persistantes avec une baisse de 5% sur le trimestre. Pour la première fois, Yahoo a livré le détail de son chiffre d’affaires tiré des activités mobiles, qu’il estime à plus de 200 millions de dollars. Ces revenus devraient excéder 1,2 milliard cette année en données brutes. «Yahoo dispose encore de 800 millions d’utilisateurs à l’échelle mondiale», relève Scott Kessler, analyste chez S&P Capital IQ. Ces résultats devraient constituer un motif de soulagement pour Marissa Meyer, qui doit compter depuis fin septembre avec la pression d’un investisseur activiste, le fonds Starboard Value. Critiquant les multiples acquisitions de petite taille effectuées par Yahoo, il s’est prononcé en faveur d’une transaction d’envergure, comme par exemple un rapprochement avec AOL.

Suite à l’entrée en Bourse d’Alibaba, Yahoo disposait au 30 septembre de plus de 12 milliards de dollars de liquidité, ce qui lui donne une marge de manœuvre importante en matière de croissance externe. Le site Techcrunch faisait récemment état de négociations visant à racheter une plate-forme publicitaire spécialisée dans les spots vidéo en ligne, BrightRoll, pour un montant compris entre 500 millions et 1 milliard de dollars.

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