Le rachat de Freescale couronne la réussite de la stratégie de NXP

Le groupe néerlandais s’appuie sur sa capitalisation pour s’emparer de son concurrent américain et se renforcer dans les segments les plus porteurs.
Olivier Pinaud

NXP signe sa revanche. Délaissé par Philips en 2006 au profit des fonds de capital investissement KKR et Bain Capital, et après plusieurs années de restructuration, le fabricant de composants électroniques va s’emparer de l’américain Freescale, issu lui-même des anciennes activités de semi-conducteurs de Motorola.

D’un montant de 11,8 milliards de dollars, 16,7 milliards avec la dette, le projet d’acquisition révélé dans la nuit de dimanche à lundi est le plus important pour le secteur depuis le précédent rachat en LBO de Freescale par un consortium impliquant Blackstone, Carlyle, Permira et TPG. En 2006, ces fonds avaient déboursé 17,6 milliards de dollars pour s’emparer de Freescale. Ils l’avaient coté en Bourse en 2011 mais contrôlent encore 64% de son capital. Après le rachat par NXP, ils en détiendront environ 32% ce qui devrait faciliter leur sortie.

Lors de son LBO de 2006, NXP avait été valorisé 5,5 milliards de dollars, dont quasiment 4 milliards de dette. Depuis, la valeur du groupe s’est envolée. Coté dans la douleur sur le Nyse en 2010, sa capitalisation boursière a plus que sextuplé depuis, à 19 milliards de dollars. Avec Freescale, il affichera près de 40 milliards de dollars de capitalisation boursière et talonnera Texas Instruments, son principal concurrent.

C’est ce redressement qui permet à NXP de s’emparer de Freescale. En plus du milliard de dollar de trésorerie apporté, le groupe néerlandais ne va souscrire que 1 milliard de dollars de dette auprès de Credit Suisse, la majorité de l’opération étant financée par l’émission de nouvelles actions. Selon les analystes de CreditSights, le ratio de levier de NXP va monter à environ 3 fois l’Ebitda, mais devrait rapidement redescendre à l’objectif du groupe fixé à 2 fois.

NXP profite de ses positions dans le NFC, la technologie dite sans contact utilisée notamment par les cartes de paiement ou de transports en commun. L’usage de plus en plus fréquent de l’électronique dans l’automobile avec la multiplication de capteurs en tous genres a également soutenu son activité. Lors de sa dernière journée investisseurs fin 2014, la direction de NXP s’était déclarée en mesure de maintenir un rythme de croissance du chiffre d’affaires de plus de 10% en moyenne par an jusqu’en 2017.

Le rachat de Freescale viendra conforter cette stratégie. Le premier client du groupe américain est l’équipementier automobile allemand Continental.

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