Le nouvel Alstom sera sur les rails avant la fin de l’année

La Commission européenne et les Etats-Unis ont donné leur feu vert au rachat des actifs énergétiques par GE. Le groupe français sera recentré sur le ferroviaire.
Olivier Pinaud

Plus de 16 mois. C’est le temps qu’il aura fallu à General Electric pour mettre la main sur les actifs énergétiques d’Alstom. Le groupe américain a obtenu hier les deux derniers sésames qui lui faisaient défaut: le feu vert de la Commission européenne et celui du département américain de la Justice (DoJ). Ces autorisations ont été accordées toutes les deux sous conditions.

Pour obtenir l’accord de Bruxelles, et maintenir un niveau de concurrence suffisant, GE s’est engagé à céder au groupe italien Ansaldo Energia une série d’actifs et de services portant sur les modèles de turbines GT26 et GT36 d’Alstom. Pour répondre à la demande du DoJ et de l’Europe, il vendra également Alstom Power Systems Manufacturing, une division du groupe français spécialisée dans les services après-vente. Ces différentes opérations devraient être conduites dans les prochaines semaines. Pour contribuer à ces concessions, Alstom a accepté de réduire de 300 millions d’euros le montant de l’opération, initialement arrêté à 12,35 milliards d’euros. Les deux groupes espèrent pouvoir définitivement refermer le dossier «dès que possible au quatrième trimestre 2015».

A ce moment-là, Alstom pourra alors véritablement débuter sa nouvelle vie, délesté de ses activités dans l’énergie, recentré sur le ferroviaire et riche d’une injection de cash de 9 milliards d’euros. Une fois l’opération bouclée, les actionnaires d’Alstom seront appelés à voter en assemblée générale l’offre publique de rachats d’actions (Opra) promise et dont le montant s’établira entre 3,2 et 3,7 milliards d’euros. «En faisant l’hypothèse d’une Opra de 3,45 milliards d’euros, à 35 euros par action, soit le prix de l’option d’achat dont dispose l’Etat français auprès de Bouygues, cela donnerait à Alstom une position de trésorerie nette de 568 millions d’euros», calculent les analystes de Barclays.

Ce bilan assaini doit permettre à Alstom de se mêler à la lutte sur le marché mondial du transport ferroviaire, sur lequel il dispose de positions fortes, et à sa probable consolidation. A la fin du premier trimestre de l’exercice 2015-2016, son carnet de commandes s’élevait à 28,7 milliards d’euros, soit plus de 4 fois le montant de son dernier chiffre d’affaires annuel.

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