Le nouveau PDG de Pernod Ricard va devoir s’attacher à relancer la croissance

Alors qu’Alexandre Ricard prend les commandes du groupe, les ventes ont stagné au premier semestre. Mais le marché chinois s’améliore progressivement.
Bruno de Roulhac

Alexandre Ricard, nouveau PDG de Pernod Ricard, imprime sa marque en créant au sein du conseil un comité stratégique, et en élargissant le champ du comité des nominations et de la gouvernance à la RSE. En attendant, le groupe de spiritueux a pour défi de renouer avec la croissance. La croissance interne des ventes est passée de +1% au premier trimestre à -1% au deuxième trimestre (octobre-décembre). Hors effet négatif lié au décalage du nouvel an chinois, la tendance est la même.

La bonne nouvelle provient de l’amélioration lente mais graduelle en Chine, où le recul des ventes est de -6% hors effet décalage nouvel an (-16% en organique non retraité) contre -23% en 2013-2014. «Martell a renoué avec la croissance des volumes grâce aux ventes de Noblige, référence super premium, mais l’effet prix-mix continue à peser, les ventes de Cordon Bleu, référence prestige, affichant toujours une baisse à deux chiffres en raison des mesures ‘anti-dépenses ostentatoires’, explique Gilles Bogaert, directeur financier de Pernod Ricard. Il n’y a pas encore de stabilisation du marché chinois et le prochain nouvel an chinois sera clé pour évaluer les nouvelles tendances de consommation».

La marge opérationnelle a légèrement reculé de 22 points de base à 29,4%. Une déception pour le marché qui anticipait une stabilité, entrainant une baisse du titre de 4,09%. Bien que les frais de structure aient plié de 3%, grâce au programme de réduction de coûts Allegro, la marge brute a cédé 106 points de base. «Une moitié de cette baisse s’explique par la stabilité des prix en raison d’un environnement concurrentiel difficile dans les pays matures comme dans les émergents, et l’autre par un mix géographique et qualités défavorable, ajoute Gilles Bogaert. Sur l’ensemble de l’exercice le taux de marge brute devrait baisser à un rythme proche du premier semestre».

Le groupe de spiritueux devra attendre le prochain exercice pour espérer retrouver du pricing power dans les émergents. Mais Pernod Ricard bénéficiera en 2014-2015 d’un effet changes positif qui lui apportera 140 millions d’euros de résultat opérationnel courant additionnel sur la base des changes actuels.

Pernod Ricard, qui restera un intervenant régulier sur le marché de la dette, se dit satisfait de la répartition de sa dette brute, libellée à 57% en dollars, pour un cash-flow dégagé à plus de 70% en dollars ou devises liées.

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