
Le mariage de Staples et Office Depot doit passer l’obstacle de l’antitrust

Naissance d’un géant mondial des articles de bureau. L’américain Staples lance une offre mixte amicale sur son compatriote Office Depot, le valorisant 6,3 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros). L’initiateur offre 11 dollars par action Office Depot, 7,25 dollars en numéraire et 0,2188 action Staples. Soit une prime de 44% sur le cours de lundi, et de 65% sur le cours moyen 90 jours.
Ce rapprochement, approuvé à l’unanimité par les deux conseils, a abouti à l’issue de cinq mois de discussions, précise Staples. Le fonds activiste Starboard Value, actionnaire à la fois de Staples, à hauteur de 5,1%, et d’Office Depot, à près de 10%, militait activement pour ce mariage, source d’économies de coûts, qu’il chiffre à plus de 2 milliards de dollars.
Le nouvel ensemble, qui pèsera 39 milliards de dollars de chiffre d’affaires, mise sur au moins 1 milliard de dollars de synergies annuelles à compter de la troisième année suivant la finalisation du rapprochement. La mise en œuvre de ces synergies – à travers des suppressions de postes, des réductions de coûts, une optimisation des achats, de la chaîne d’approvisionnement, et du réseau de magasins – aura un coût global de 1 milliard de dollars.
Staples financera ce rachat grâce aux engagements obtenus auprès de Barclays et de BofA Merrill Lynch pour une facilité de crédit de 3 milliards de dollars et un prêt à six ans de 2,75 milliards. Staples s’engage à maintenir son dividende trimestriel de 0,12 dollar par action, mais suspend provisoirement son programme de rachat d’actions. Staples est conseillé par Barclays et Office Depot par Peter J. Solomon.
Après l'échec d’un premier mariage en 1997 faute de l’accord des autorités de la concurrence américaine, les deux partenaires misent sur la concurrence des acteurs du commerce en ligne pour obtenir un feu vert. Toutefois, Staples prévient le marché dès à présent qu’il renoncera à l’opération si l’autorité antitrust (FTC) lui demande de céder des actifs pesant plus de 1,25 milliard de dollars de chiffre d’affaires. Si l’opération ne se concluait pas, Office Depot toucherait 250 millions de dollars d’indemnité de rupture.
Toutefois, les deux groupes comptent s’appuyer sur la décision de la FTC de 2013 autorisant le rachat d’OfficeMax par Office Depot pour près d’un milliard de dollars, sans demander de fermetures de magasins.
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