Le marché sanctionne la trop grande prudence de Sanofi

Le laboratoire, qui a renoué avec la croissance au quatrième trimestre, table sur une hausse de 4 à 7% de son BPA, bien en dessous des attentes
Bruno de Roulhac

Sanofi entre dans une nouvelle ère. Le laboratoire pharmaceutique a renoué avec la croissance au quatrième trimestre, après six trimestres consécutifs de baisse, avec un rebond de 30,8% (à changes constants) de son bénéfice net par action (BNPA), soutenu par un effet de base très favorable. Sur 2013, le BNPA recule de 9,8% (-17,8% en données publiées) en ligne avec la prévision de -10% donnée en octobre, lors de son second avertissement. Initialement, Sanofi misait sur une fourchette de 0% à -5%. Néanmoins, le dividende est en hausse de 1% à 2,80 euros.

Echaudé par ses profit warnings de l’an dernier, Sanofi joue la prudence en anticipant une hausse de 4 à 7% (à changes constants) de son BNPA en 2014, alors que le consensus espérait 15% (10% à données publiées). Fortement déçu, le marché a sanctionné cette prévision par un recul de 2,66% du titre à 69,40 euros, seule baisse du CAC 40. Pourtant, Sanofi maintient son objectif de croissance annuelle de plus de 5% par an de son BNPA sur 2012-2015, et reste plus optimiste que ses concurrents suisses. Roche et Novartis tablent sur une croissance de leurs résultats supérieure à celle de leurs ventes, attendues en hausse de 1 à 5%. En outre, «Sanofi dispose d’opportunités d’améliorer sa séquence de résultats en utilisant son cash, soit en faisant du rachat d’action en rachetant la participation de l’Oréal (9% du capital), soit en montant jusqu’à 30% du capital de Regeneron», note Oddo.

Fort de son nouveau modèle installé progressivement depuis l’arrivée de Christopher Viehbacher à la tête du groupe fin 2008, Sanofi affiche sa confiance. Les plates-formes de croissance (marchés émergents, diabète, vaccins, santé grand public, Genzyme, santé animale et autres produits innovants) pèsent désormais 73% des ventes contre 43% en 2008, tandis que moins de 5% du chiffre d’affaires restent exposés aux génériques.

Parallèlement, la R&D a été totalement repensée, et offre maintenant un modèle plus souple, centré sur les produits biologiques (80% des projets) et non chimiques, dont neuf projets en phase III ou en attente d’autorisation de mise sur le marché.

Avec un cash flow libre de 6,5 milliards d’euros l’an dernier (-12,4%), Sanofi a réduit sa dette nette de 1,7 milliard à 6 milliards d’euros. Pour cette année, le laboratoire se fixe de 1 à 2 milliards pour des petites acquisitions dans les émergents (hors Bric), la santé grand public, la santé animale ou les vaccins.

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