
Le marché salue l’élan de Saint-Gobain

L’action Saint-Gobain grimpe de 5%, à 56 euros, à mi-journée vendredi, après que le producteur de matériaux de construction a publié des résultats qu’il qualifie de «records» pour 2022.
Saint-Gobain a dégagé un résultat net consolidé part du groupe de 3 milliards d’euros, contre 2,52 milliards d’euros en 2021, soit une hausse de 19,1%. Le résultat d’exploitation a atteint 5,34 milliards d’euros, en progression sur un an de 18,4% en données publiées et de 11,7% en données comparables. La marge associée est ressortie à 10,4% en 2022, contre 10,2% en 2021, dépassant ainsi le consensus, qui portait sur une marge en repli, à 10,1%, soulignent les analystes de JPMorgan.
Bond du chiffre d’affaires alimenté par les hausse de prix
Saint-Gobain qui estime avoir su «protéger» l’an dernier sa marge d’exploitation grâce à «une hausse des prix de 14,6% au niveau mondial sur l’année» a par ailleurs indiqué s’attendre à une marge d’exploitation comprise entre 9% et 11% en 2023, «dans un contexte de ralentissement modéré des marchés». Ce niveau pourrait entraîner un relèvement des prévisions des analystes, concernant notamment le résultat d’exploitation pour 2023, selon JPMorgan.
Le chiffre d’affaires de Saint-Gobain s’est établi à 51,20 milliards d’euros en 2022, soit une augmentation de 15,9% sur un an en données réelle. En données comparables, la croissance ressort à 13,3%.
En octobre dernier, Saint-Gobain avait maintenu son objectif annuel d’une nouvelle progression à taux de change comparables de son résultat d’exploitation par rapport à 2021. Les analystes interrogés par FactSet tablaient en moyenne sur un chiffre d’affaires annuel de 50,90 milliards d’euros, un résultat d’exploitation de 5,14 milliards d’euros, et un résultat net part du groupe de 3,18 milliards d’euros. Saint-Gobain proposera à ses actionnaires le versement d’un dividende de 2 euros par action au titre de l’exercice 2022, contre 1,63 euro pour l’exercice précédent. Le consensus FactSet escomptait un dividende de 2,04 euros par action.
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Un an après les émeutes, la Martinique renforce son « bouclier qualité-prix » contre la vie chère
Fort-de-France - Un an après les émeutes en Martinique sur fond de mobilisation contre la vie chère, les principaux acteurs de la distribution et les services de l’Etat ont adopté lundi une version étendue du «bouclier qualité-prix» (BQP). «C’est l’aboutissement de trois mois de négociations avec la grande distribution, avec les grossistes importateurs, pour obtenir un bouclier qualité-prix qui soit élargi», a salué le préfet de la Martinique, Etienne Desplanques, à l’issue de la signature de ce dispositif annuel de modération des prix des produits de consommation courante. Il s’agissait d’une des mesures phares inscrites dans le protocole de lutte contre la vie chère, signé le 16 octobre 2024 par le prédécesseur de M. Desplanques et une trentaine d’interlocuteurs locaux, au terme de plusieurs semaines de protestation populaire sur cette île où les produits alimentaires sont en moyenne 40% plus chers que dans l’Hexagone, selon l’Insee. Malgré la signature de ce protocole, les prix ont enregistré en juillet 2025 une progression de 0,8% sur un an en Martinique, indiquait l’institut fin août. «L’Etat s'était engagé à ouvrir une négociation» et «les associations de consommateurs nous le demandaient», a rappelé le représentant de l’Etat. Jusqu’ici limité à 134 articles répartis en quatre «sous-paniers» - produits alimentaires, infantiles, d’hygiène ou d’entretien -, le BQP, dont la nouvelle version entre en vigueur dès mardi, comporte désormais 180 produits, dont 14 fournitures scolaires, catégorie jusqu’ici exclue du dispositif. En outre, une catégorie «BQP bricolage», qui inclut 36 articles vendus dans sept enseignes de l'île, a été créée, en s’inspirant du modèle existant à La Réunion. Ces produits ont été définis «par les associations de consommateurs, qui ont fait état de leurs besoins», s’est félicité Patrick Plantard, le président de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus des Antilles-Guyane, qui prend part chaque année à l'élaboration du BQP. Le dispositif annuel devrait être étoffé d’un «BQP automobile» portant sur les pièces détachées et «les services d’entretien des véhicules», a indiqué le préfet. Les négociations avec les acteurs de ce secteur seront lancées «d’ici quelques semaines», a-t-il précisé. © Agence France-Presse