
Le marché salue la stratégie offensive de Bureau Veritas
Une fois n’est pas coutume, les investisseurs saluent une entreprise qui mène une acquisition. En repli de 2,5% sur 2013, l’action Bureau Veritas s’est ainsi adjugé 3,46% hier à 20,6 euros, après l’annonce de l’achat auprès du fonds Omers Private Equity de Maxxam Analytic, première société canadienne d’analyse et de certification dans le pétrole, l’environnement, la sécurité alimentaire et l’ADN.
Contrôlé à 51,4% par Wendel, le groupe français va débourser 650 millions de dollars canadiens (448 millions d’euros), soit 10,7 fois l’Ebitda estimé de Maxxam pour l’exercice en cours clos en mars 2014, avant synergies. «L’acquisition de Maxxam est conforme aux objectifs stratégiques de Bureau Veritas –comme le développement en Amérique du Nord et la diversification dans les services à fort potentiel. Sa taille substantielle justifie un multiple supérieur à celui généralement observé dans les petites acquisitions complémentaires», écrit Patrick Jousseaume, analyste à la Société Générale, qui fixe un objectif de cours sur 12 mois de 24 euros.
La société canadienne affiche en effet des fondamentaux dynamiques: elle devrait réaliser une marge d’Ebitda de 22,7% en 2013/2014, pour un chiffre d’affaires estimé de 269 millions de dollars –soit 5% des revenus de Bureau Veritas. Entre 2009 et 2013, elle a affiché une croissance moyenne annuelle supérieure à 7%, qui devrait atteindre 9% pour l’exercice en cours. Le marché canadien de l’analyse et de la certification représente 1,5 milliard de dollars, dont 600 millions dans les segments couverts par Maxxam. Il est notamment porté par la production pétrolière, dont le Canada est le sixième acteur mondial grâce aux sables bitumineux. Un marché qui nécessite des analyses tant environnementales que dans les produits pétroliers.
Bureau Veritas estime que l’opération aura un effet relutif sur la croissance, la marge et le résultat net dès 2014, de l’ordre de 3% avant synergies. Elle portera l’endettement à environ deux fois l’Ebitda à la fin de l’exercice 2014, «ratio très inférieur aux covenants bancaires du groupe (3,25 fois)», précise la société. Le rachat est financé par les lignes d’acquisitions récemment négociées.
Deuxième acteur mondial de son secteur, Bureau Veritas continue donc ses emplettes. En août, il avait intégré Sievert, implanté en Asie et au Moyen-Orient, et le japonais KBI, spécialisé dans le bâtiment.
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Voitures électriques : un coup de pouce de 1 000 euros pour les modèles à batteries « made in Europe »
Paris - Les acheteurs de certaines voitures électriques pourront, à partir du 1er octobre, recevoir un bonus supplémentaire de 1.000 euros si elles sont dotées de batteries européennes, un coup de pouce annoncé lundi par le gouvernement qui doit aussi soutenir les fabricants européens de batteries face à la concurrence chinoise. Cette «prime complémentaire exceptionnelle», annoncée avant la chute attendue du gouvernement de François Bayrou, porte le montant du bonus écologique à 5.200 euros au maximum. Elle sera réservée à l’achat d’une voiture équipée d’une batterie européenne, ont indiqué dans un communiqué les ministres de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et de l’Industrie Marc Ferracci. «Avec cette augmentation de 1.000 euros du bonus écologique, nous valorisons les véhicules électriques dont les batteries sont produites en Europe et dont la fabrication émet moins de gaz à effet de serre, a souligné Mme Pannier-Runacher. C’est une mesure gagnant-gagnant pour le pouvoir d’achat, le climat et l’industrie.» Après de fortes baisses ces dernières années, et surtout la suppression de la prime à la casse, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique avait été revalorisé le 1er juillet de 200 à 1.200 euros selon les revenus, pour atteindre une aide d’environ 4.200 euros pour les ménages les moins riches. La liste des véhicules éligibles sera publiée «dans les prochains jours» sur le site de l’agence française de la transition écologique, l’Ademe. «Signal clair aux constructeurs» Cette «mesure emblématique» permet de «concrétiser la préférence européenne» «face à une forte concurrence internationale» et «d’envoyer un signal clair aux constructeurs automobiles pour qu’ils se fournissent auprès d’usines européennes de batteries», a expliqué le cabinet de M. Ferracci à l’AFP. Comme le bonus écologique, cette prime ne dépendra pas du budget de l'État, en quête d'économies, mais sera financée par des certificats d'économie d'énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d'énergie. Selon Bercy, plus de 850.000 bonus écologiques ont été attribués pour l’achat d’une voiture électrique depuis 2020, représentant un soutien de près de 5 milliards d’euros. Pour Benoit Lemaignan, cofondateur du fabricant de batteries français Verkor, ce coup de pouce «récompense ceux qui font l’effort» de produire en Europe, «dans une approche circulaire», a-t-il déclaré à l’AFP. C’est un «signal positif» qui va «mettre en cohérence le consommateur, le citoyen et le salarié», juge le dirigeant dont les batteries équiperont les prochaines Renault Alpine. L’annonce du gouvernement, qui vise également "à soutenir l’emploi industriel sur [le] continent» européen, d’après le communiqué, survient à quatre jours d’une réunion à Bruxelles sur l’avenir de l’industrie automobile européenne, alors que le secteur se divise sur l’objectif de 100% de véhicules électriques pour les voitures neuves vendues dans l’Union européenne (UE) à partir de 2035. Depuis plusieurs mois, certains constructeurs automobiles (BMW, Mercedes-Benz), confrontés au frein des ventes de modèles électriques, à la concurrence chinoise, aux droits de douane américains et à la chute des bénéfices mondiaux, remettent en cause l’interdiction d’ici dix ans de la vente de voitures neuves à essence ou diesel, hybrides comprises au sein de l’UE. Ils ont été rejoints ce week-end par l’Italien Antonio Filosa, patron de Stellantis (Peugeot, Fiat, Jeep), quatrième constructeur automobile mondial. Les trois groupes prônent une transition plus flexible et diversifiée dans les types de motorisation pour préserver l’industrie automobile européenne. Au contraire, plus de 150 entreprises - constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge - ont appelé lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à «ne pas reculer». Elles plaident pour le développement de la production de batteries made in UE et pour des incitations à l’achat de véhicules électriques «intelligentes et cohérentes entre les États membres». Julie COSTE © Agence France-Presse