Le marché des prêts LBO s’ajuste à la qualité des emprunteurs

De nombreuses entreprises en Europe ont dû revoir en 2014 les conditions des «loans» en cours de levée. Parfois à leur profit, comme Spie.
Alexandre Garabedian
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Retour à la prudence et à la différenciation sur les «loans» en Europe. Euphorique au premier semestre dans le sillage d’un marché obligataire high yield prêt à accueillir n’importe quel émetteur, le marché du prêt s’est durci après l’été. La qualité des signatures, souvent des sociétés sous LBO, a refait des différences, comme en témoignent les dernières transactions sorties en décembre.

Spie a ainsi alloué mi-décembre pour 625 millions d’euros de prêts seniors. Le groupe de services techniques, dont l’IPO à Paris a échoué début octobre, a réussi pour l’occasion à réviser à la baisse la marge proposée sur cette tranche senior, de 450 à 425 points de base au-dessus de l’Ebitda. En décembre, quatre autres emprunteurs ont réussi à mettre en œuvre un tel «reverse flex» en réduisant soit leurs marges, soit la décote proposée à l’émission: Action, Siemens Audiology, Spectrum Brands et United Biscuits. A l’inverse, deux sociétés, Daisy Group et Prezzo, qui avaient lancé des transactions en sterling et pour des montants plus petits que les précédentes, ont dû nettement réviser à la hausse les conditions proposées.

«La taille des deals importe à nouveau. Du point de vue de la liquidité, un dossier comme Spie pourra trouver plus facilement preneur qu’une société midcap dont le papier pourra être très peu traité sur le marché secondaire», explique un banquier de financement. «On est revenu à des opérations plus classiques, abonde un deuxième banquier. Au premier semestre, on voyait arriver sur le marché européen des transactions midcaps de type covenant-loose ou covenant-lite (à documentation bancaire allégée, ndlr). Ce n’est plus le cas aujourd’hui».

Autre évolution éloquente: lors des onze premiers mois de 2014, sur 215 «loans» placés auprès des institutionnels sur le marché européen, 65 ont connu un ajustement des conditions proposées, dont 43% avec un «flex» à la hausse, selon les statistiques de S&P LCD. La proportion n’était que de 20% en 2013. On pourra y voir le signe d’une sélectivité retrouvée des investisseurs, mais aussi d’une certaine souplesse du marché, où les transactions arrivent à se placer pour peu que l’emprunteur et ses banques ajustent leur prix à la demande des investisseurs.

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