Le gouvernement limite la hausse des tarifs d’EDF à 2,5%

L’augmentation est en ligne avec celle de novembre 2014. Toutefois, la CRE préconisait un relèvement de 3,5% à 8% pour rattraper le retard.
Bruno de Roulhac
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Une nouvelle fois, le gouvernement tempère les hausses des tarifs d’EDF. La ministre de l’Energie, Ségolène Royal, a déclaré hier que l’augmentation au 1er août prochain «[serait] de 2,5%. Pour certains consommateurs ,ce sera zéro, et notamment pour les artisans, les commerçants, les petites entreprises». Une hausse en ligne avec celle demandée par EDF à l’Etat, selon Les Echos. «Il y a un effort de fait, c’est le verre à moitié plein», a déclaré à Reuters Fabien Choné, président de l’Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode), regroupant des opérateurs alternatifs. L’Anode, qui s’est opposée au nouveau mode de calcul, a engagé en 2014 des recours contre les décisions tarifaires devant le Conseil d’Etat.

Cette augmentation est pourtant bien en deçà de celle recommandée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), mercredi. Celle-ci proposait une hausse de 3,5% à 8% pour les tarifs bleus (particuliers et petits professionnels). «C’est aussi à EDF de faire des économies de production et des gains de productivité», a répondu Ségolène Royal.

Après une augmentation de 5% en août 2013, les tarifs avaient encore progressé de 2,5% (dont +0,9% de rattrapage) en novembre 2014, tandis que Ségolène Royal a supprimé l’augmentation de 5% prévue en août 2014, en raison de la mise en place du nouveau système de tarification.

En effet, depuis novembre 2014, les tarifs réglementés sont calculés «par empilement», en additionnant les coûts d’acheminement, d’approvisionnement et de commercialisation. Sur ce seul fondement, les tarifs seraient en baisse de 0,9% pour les tarifs bleus résidentiels et de 1,6% pour les bleus non résidentiels. Mais, avec les rattrapages de hausse de tarifs au titre de 2012-2014, la CRE a proposé une hausse de 8% pour les tarifs bleus (+11,6% pour le résidentiel et -6% pour le non résidentiel), ou de 3,5% si le rattrapage est étalé sur deux années.

Alors que les évolutions tarifaires de juillet 2012 et août 2013 n’ont pas permis de couvrir les coûts comptables d’EDF, la CRE a estimé ce retard à 509 millions d’euros pour 2012, 627 millions pour 2013, et même à 922 millions pour les dix premiers mois 2014, avant l’entrée en vigueur de la tarification «par empilement». Soit un retard de 2,06 milliards d’euros à rattraper pour l’électricien historique. Or, la CRE estime le rattrapage effectuée sur la période novembre 2014-juillet 2015 à seulement 205 millions d’euros.

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