
Le fonds activiste Bluebell s’attaque à Richemont

Avec Richemont, Bluebell Capital Partners s’est trouvé une nouvelle cible. Le fonds activiste réclame au groupe suisse une modification de sa gouvernance et un poste au sein du conseil d’administration. Il conteste le régime actuel des droits de vote associés aux actions de type A du groupe de luxe, Le propriétaire de Cartier - qui a rendu publique mardi l’initiative du fonds activiste - dispose de 522 millions d’actions A, cotées sur le SIX Swiss Exchange, et autant d’actions B qui ne sont pas cotées. Ces dernières sont en totalité dans les mains de la Compagnie Financière Rupert. Or, si elles ne représentent que 9,1% du capital économique de Richemont, elles offrent à la holding de l’homme d’affaires d’origine sud-africaine, Johann Rupert, un contrôle quasi-total sur le spécialiste du luxe.
« La structure de l’actionnariat de Richemont, qui accorde dix fois les droits de vote aux détenteurs d’actions B, semble dépassée par rapport aux pratiques de gouvernance plus modernes », convient Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, interrogé par Reuters. Ce dernier doute cependant du succès de l’initiative de Bluebell. « La structure des actions elle-même signifie que tout changement dans la composition du conseil d’administration sera décidé par Johann Rupert et probablement pas par Bluebell. »
S’il n’a pas dévoilé la participation acquise, le fonds londonien ne s’arrête pas là. Il souhaite également que le nombre minimal de représentants au conseil d’administration soit porté à six avec une représentation égale entre porteurs d’actions A et B.
Assemblée le 7 septembre
Le groupe suisse qui, outre Cartier, contrôle des marques telles que Van Cleef & Arpels, Piaget, Dunhill ou Montblanc, promet que son conseil d’administration « examinera les propositions et communiquera ses recommandations à ce sujet en temps voulu ». Le rendez-vous est d’ores et déjà fixé : les actionnaires de Richemont auront à se prononcer le 7 septembre prochain sur les revendications actionnariales de Bluebell.
Cofondé en 2019 à Londres par Guiseppe Bivona et Marco Taricco, Bluebell revendique quelque 250 millions d’euros d’actifs sous gestion. Malgré une force de frappe financière plutôt modeste, il s’est rapidement taillé une réputation d’agitateur dans le domaine de l’activisme actionnarial. Parmi ses cibles en Europe figurent GSK, Glencore, Vestas ou encore Hugo Boss et Lufthansa. Côté français, Vivendi, Danoneet plus récemment Saint-Gobain ont fait l’expérience de ses offensives.
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