Le départ du PDG d’Altran fait ressurgir de vieilles inquiétudes

En partance pour Elior, Philippe Salle ne dirigera pas l'élaboration du prochain plan stratégique. Le cours a plongé de 11,17%.
Olivier Pinaud
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Philippe Salle vaut 157 millions d’euros. Hier, l’annonce du départ du PDG d’Altran après l’AG du 30 avril a fait perdre 11,17% au cours du groupe de conseil en R&D, à 7,15 euros. Son arrivée programmée chez Elior a au contraire fait gagner 78 millions de capitalisation (+3,65%) à la société de restauration concédée. «Philippe Salle était très apprécié des investisseurs. Sous sa direction, Altran s’est recentré, a réduit sa dette et amélioré sa rentabilité», résume un analyste.

De 4,8% fin 2010, la marge opérationnelle courante est passée au-dessus de 9% en 2014, selon les attentes du consensus, avant de franchir la barre des 10% en 2015. Depuis l’arrivé de Philippe Salle en juin 2011, le cours de l’action Altran avait progressé de 60%, deux fois plus que celui de son comparable français Alten.

Appelé par Apax, l’actionnaire de contrôle d’Altran, au terme d’une querelle de pouvoir rocambolesque avec le PDG de l’époque, Yves de Chaisemartin, Philippe Salle est un «homme de mission», explique un investisseur. Son passage à la tête de Geoservices, la société parapétrolière vendue par Astorg à Schlumberger en 2010 pour 1,07 milliard de dollars, soit trois fois plus que le prix d’acquisition, lui a forgé une solide réputation auprès des fonds de private equity. Celle-ci n’a pas échappé à Charterhouse, le fonds qui contrôle Elior. «La nomination de Philippe Salle aux fonctions de PDG marque le souhait du conseil d’administration de renforcer le groupe et de simplifier son organisation alors que son actionnariat sera, à terme, amené à s'élargir et à se diversifier», expliquait hier Elior.

Si Altran a tourné la page des années noires liées à l’affaire des faux comptes de 1999 – la majorité de la direction a changé depuis – le départ non anticipé de Philippe Salle a ravivé de vieilles inquiétudes sur la capacité du groupe à tenir durablement ses objectifs. D’autant qu’il intervient alors qu’Altran commençait à travailler sur un nouveau plan stratégique pour la période 2016-2020. Il doit être annoncé au second semestre 2015. Le successeur de Philippe Salle n’aura donc que quelques mois pour y mettre sa patte.

Le départ du PDG est également un coup dur pour Apax qui avait misé sur Philippe Salle pour redresser la valeur et pouvoir enfin envisager une sortie. Le fonds a engagé 150 millions d’euros en 2008 pour devenir le premier actionnaire avec 20% du capital. Il détient aujoud’hui 17%. Son prix de revient est estimé à 5,5 euros.

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