
Le débat sur la répression des abus de marché s’intensifie

Avant que les parlementaires se penchent sur la répression des abus de marché, le huitième colloque de la commission des sanctions de l’AMF en a débattu. Il faut aller vite puisque l’interdiction du cumul des sanctions pénales et administratives doit être inscrite dans les textes avant le 1er septembre 2016.
Dès 2014 le parquet national financier (PNF) s’est penché sur une réforme, proposant notamment de délivrer des commissions rogatoires pour les enquêtes de l’AMF, d’aggraver les peines d’emprisonnement et d’amende, tout en défendant un modèle de partenariat avec l’AMF. Une proposition de loi sénatoriale vient conforter cette coopération.
Reste des interrogations majeures. Comment définir ce qui relève de l’AMF ou du PNF? Faut-il inscrire des critères précis dans la loi? Dans son rapport de mai dernier, le groupe de travail de l’AMF propose de réserver la voie pénale aux infractions les plus graves avec des critères législatifs objectifs, notamment en cas de récidive et de faits d’initiés en bande organisée. La loi doit offrir un cadre large sans donner de critères précis, estime pour sa part le procureur national financier, Eliane Houlette.
Des critères objectifs
Pour Claude Nocquet, l’ancienne présidente de la commission des sanctions de l’AMF, la proposition du régulateur de dépénalisation partielle est la seule conforme à la décision du Conseil constitutionnel. Des critères objectifs devront alors définir ce qui relève du pénal – qui aurait une exclusivité sur ces dossiers – tout le reste relevant de l’AMF.
Que se passe-t-il en cas de désaccord? Le Sénat propose de créer un conseil des infractions boursières, composé de trois conseillers d’Etat et de trois magistrats de la Cour de cassation. Mais certains juristes tiquent sur l’absence de recours possible.
Pour sa part Eliane Houlette propose de confier ce rôle au procureur général de Paris. Sans vraiment être soutenue. De fait, «il est de votre maison», rétorque le sénateur Claude Raynal. L’AMF évoque une commission ad hoc composée de magistrats et de représentants de l’AMF, ou bien de laisser le dossier à celui qui engage les poursuites en premier. Pour éviter tout recours, Claude Nocquet recommande une partition juridique claire.
Par ailleurs, que deviendrait la constitution de partie civile si la voie administrative est retenue? En outre, la question de l’indemnisation des victimes n’est toujours pas traitée.
Plus d'articles Entreprises
-
La semaine de quatre jours, levier d'engagement... et de productivité ?
De premiers essais concluants et des indicateurs de relations humaines en nette progression : la semaine de quatre jours fait peu à peu son chemin dans l'esprit de certains employeurs. -
Rome utilise ses pouvoirs spéciaux pour faire barrage à Yandex
Giorgia Meloni a interdit l’acquisition de la société Tecnologia Intelligente par le néerlandais Nebius qui a des liens avec le groupe internet russe. -
Toshiba se rapproche d’une sortie de la Bourse de Tokyo
Le conseil d’administration du conglomérat industriel a accepté l’offre du consortium japonais mené par JIP, qui valorise sa cible 14 milliards d’euros.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Code pénal
Gilets jaunes: les délinquants, les criminels et leurs complices
Black bloc ou « simple manifestant », agissant à froid ou emporté par l’excitation collective, peu importe : les faits commis sur les Champs-Élysées relèvent du Code pénal. Taguer ou détruire du mobilier urbain fait de vous un délinquant. Voler des marchandises après avoir cassé une vitrine fait de vous un délinquant. Caillasser un fourgon de police ou tabasser un gendarme à terre fait de vous un délinquant. Mettre le feu à un kiosque ou un restaurant fait de vous un délinquant. Incendier une banque fait de vous un délinquant – et même un criminel, si les flammes ont été allumées sans se préoccuper de savoir si l’immeuble était vide de ses occupants. -
Exaspération
«Les Gilets jaunes mettent l’économie à genou»
« Les Français ne consomment plus, ils ne vont plus dans les centres-villes », déplore le président des Chambres de métier et de l’artisanat -
Signaux faibles
Gilets jaunes et violences: les lacunes de la surveillance des réseaux sociaux
Le ministre de l’Intérieur se disait, dès vendredi, en alerte sur la mobilisation de manifestants ultra-violents. Faute d’utilisation appropriée des outils numériques, cela n’a pas empêché ces derniers d’agir et de mettre les Champs-Elysées à sac.