Le crowdfunding, un enjeu pour les énergies renouvelables

Sylvie Guyony
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Pierre Palmieri, responsable mondial des activités de financements et de l’offre finance durable et à impact positif de la Société Générale

Pour renforcer l’ancrage territorial des projets d’énergies renouvelables, et ainsi accélérer la transition énergétique, le gouvernement français a décidé de systématiser l’incitation au financement participatif
dans les appels d’offres à venir. Les acteurs de la filière – développeurs, investisseurs et financeurs – vont devoir s’adapter à cette nouvelle donne.

La transition énergétique est en marche. La France, avec son « plan de libération des énergies renouvelables », l’un des volets phares du « plan climat » mis en place par Nicolas Hulot, donne la part belle au financement participatif afin d’asseoir plus avant les projets d’énergies renouvelables dans les territoires d’implantation en impliquant directement les citoyens riverains. Fini le temps où les grands acteurs du renouvelable finançaient leurs projets exclusivement sur leurs ressources propres ou par de la dette bancaire. Désormais, la dette provenant d’investisseurs privés constituera une partie intégrante des plans de financement.
Un challenge pour les porteurs de projets énergétiques qui, à défaut, se verraient attribuer un malus conséquent pouvant peser sur la réalisation de leur projet.

Moteur de cette révolution du financement participatif pour le gouvernement : l’acceptabilité. En incitant les riverains à être financièrement intéressés aux projets liés à leur environnement de proximité, l’Etat entend favoriser leur acceptabilité locale et sociale. Avec le recours au financement participatif comme levier d’acceptabilité, la mise en œuvre des projets se verrait facilitée, tant pour les promoteurs que pour les collectivités locales. Mais, s’il va dans le sens de l’accélération de la transition énergétique et climatique, il n’est pas sans conséquence pour les acteurs du renouvelable qui vont au-devant de nouvelles contraintes et d’incertitudes. En effet, les développeurs de projets s’engagent à lever des tranches de financement participatif, faute de quoi ils seront pénalisés.

Compte tenu des volumes des appels d’offres à venir, les acteurs devront s’adapter rapidement aux nouvelles réglementations et à des structures juridiques et financières plus complexes. Les banques auront là un rôle majeur à jouer dans l’accompagnement de leurs clients. Elles devront faciliter l’intégration de ces nouveaux investisseurs privés dans des transactions sophistiquées. Mais peut-être aussi faciliter la pénétration du financement participatif en France en construisant des passerelles entre les plates-formes dédiées et les développeurs de projets, et en participant activement aux débats publics afin d’affiner les réglementations applicables au financement participatif. Leur rôle sera essentiel.

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