
Le contrat Ariane 6 donne vie à Airbus Safran Launchers

Le gain du contrat faisait peu de doute. Mais en obtenant hier la signature officielle de l’Agence spatiale européenne (ESA) pour le développement du futur lanceur européen Ariane 6, la société commune entre Airbus Group et Safran a fait un pas de géant vers son objectif de devenir une référence mondiale dans l’industrie spatiale.
Avec un effectif initial de 450 personnes, Airbus Safran Launchers (ASL) est opérationnelle depuis le 1er janvier 2015. Sa création visait justement à offrir une solution industrielle compétitive pour Ariane 6 et permettre aux Européens de répondre à la concurrence du lanceur américain à bas coûts SpaceX. La décision de lancer Ariane 6 avait été prise fin 2014 par les différents Etats membres de l’ESA.
Ariane 6 doit remplacer l’actuelle génération de fusées à l’horizon 2020. Le contrat signé par l’ESA représente un montant de 2,4 milliards d’euros. Il porte sur les travaux de développement du lanceur Ariane 6 et son industrialisation jusqu'à sa phase de pleine capacité opérationnelle en 2023. Mais le montant total pour le développement de la nouvelle fusée sera de l’ordre de 3 milliards d’euros incluant le prix des boosters communs à Ariane 6 et Vega, le petit lanceur de l’ESA, ainsi que l’investissement industriel de 400 millions d’euros.
«Ce contrat, signé quelques mois seulement après la décision historique des représentants des Etats membres de l’ESA lors de la conférence ministérielle du 2 décembre 2014 à Luxembourg, va permettre le développement du lanceur européen de nouvelle génération dont l’industrie assumera le rôle d’autorité de conception et la responsabilité commerciale», s’est réjoui le président exécutif d’ASL, Alain Charmeau. Le passage de l’autorité du projet entre les mains des industriels doit permettre de mieux gérer les coûts de développement et de production.
Ce contrat concrétise la volonté des Européens de rationaliser la filière spatiale européenne. Cela passe également par une réorganisation du capital d’Arianespace, la société qui commercialise la fusée Ariane auprès des opérateurs de satellites. ASL a vocation à racheter les 34% du capital d’Arianespace détenus par le Centre national d'études spatiales (Cnes), ce qui rapportera à l’Etat entre 100 et 200 millions d’euros. L’opération devrait être conclue dans les prochaines semaines.
ASL détiendra ainsi 74% d’Arianespace. Le solde est éclaté entre les différentes agences spatiales européennes.
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