Le climat s’impose dans la gouvernance des sociétés

Vinci est le premier groupe français à proposer une résolution climat. Safran nomme le premier administrateur climat.
Bruno de Roulhac
Vinci
 -  Bloomberg

Le climat, maître-mot de 2021. Pour la première fois, une société française, Vinci, demandera à ses actionnaires de donner leur avis consultatif, sur son «plan de transition environnementale» lors de l’assemblée générale (AG) du 8 avril. Un revirement complet pour Vinci, qui avait refusél’an dernier l’inscription à l’ordre du jour d’une résolution identique demandée par le fonds activiste TCI, invoquant à l’époque une modification substantielle de la répartition des attributions dévolues au conseil et à l’AG.

Autre innovation en gouvernance, la première nomination d’un administrateur climat. Safran vient de désigner Patrick Pélata, «administrateur chargé du suivi des questions climatiques». Administrateur indépendant, il préside le comité innovation, technologie et climat. «En plus d’engager sa responsabilité collective comme tout administrateur, Patrick Pélata devient responsable nominativement sur le climat, avec des prérogatives inscrites dans le règlement intérieur du conseil, explique Frédéric Genevrier, président d’OFG Recherche. Jusqu’alors, seules les missions de l’administrateur référent étaient inscrites dans le règlement intérieur.» Le règlement prévoit notamment qu’il communique avec les actionnaires formulant des demandes sur les sujets climat, et sans percevoir de rémunération supplémentaire.

Pour Safran, «un groupe de propulsion, avant d’être un équipementier aéronautique, l’ampleur de la crise climatique et les conséquences de la crise sanitaire nécessitent une réflexion profonde sur le projet du groupe et sur l’articulation de sa R&D avec son partenaire General Electric, poursuit Frédéric Genevrier. La personnalité de Patrick Pélata, à mi-chemin entre la mobilité et la technologie, répond à ces attentes».

Autre nouveauté, cet administrateur climat sera impliqué, avec le comité, «dans le suivi et la supervision du plan d’action de la direction générale lié aux questions climatiques». Signe de l’importance du projet pour Safran. A noter que TCI, qui a fait du climat l’un de ses chevaux de bataille, est aussi actionnaire de Safran.

Ce modèle d’administrateur climat n’est pas pour autant déclinable à l’infini. «Il ne devrait pas se généraliser, ajoute Frédéric Genevrier. Il correspond aux sociétés dont le modèle est très exposé à l’environnement concurrentiel et au changement climatique.»

Dans le sillage de la montée en puissance des sujets climatiques, Arkema a annoncé la semaine dernière la création d’un comité innovation et croissance durable «en charge d’évaluer la contribution de l’innovation et de la stratégie d’Arkema aux enjeux environnementaux et à la croissance durable».

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