
L’avenir de Syngenta continue d’alimenter la spéculation
Syngenta a beau réaffirmer sa stratégie d’indépendance face aux appels du pied de l’américain Monsanto, l’avenir du groupe d’agrochimie suisse continue d’alimenter la spéculation. Selon Reuters, BASF aurait sécurisé un financement en vue de lancer une contre-offre en cas d’attaque hostile de Monsanto. «BASF ne fera pas le premier pas, mais il reste réactif», a expliqué une source à Reuters, avec l’objectif, défensif, d’empêcher Monsanto de devenir le numéro un mondial incontesté des semences et de la protection des cultures.
Pour financer une opération d’au moins 40 milliards d’euros, prix plancher avancé par Monsanto lors de son approche informelle auprès de la direction de Syngenta, le groupe allemand pourrait tirer sur un crédit relais d’une cinquantaine de milliards de dollars, avant de refinancer l’opération sur le marché obligataire et via une augmentation de capital.
La combinaison entre BASF et Syngenta aurait toutefois du mal à obtenir le feu vert des autorités de la concurrence. Les analystes de Kepler Cheuvreux rappellent qu’ensemble les deux groupes détiendraient 34% du marché mondial de l’agrochimie. Dans certains produits, comme les fongicides, la part de marché combinée des deux sociétés atteindrait même 45%, de quoi rendre inenvisageable l’opération sans d’importantes concessions auprès des autorités de la concurrence. A moins, comme l’indiquent les analystes de Kepler Cheuvreux, que BASF n’élabore un plan beaucoup plus perfide: racheter Syngenta avant de revendre à Monsanto sa propre activité d’agrochimie pour ne conserver que les semences. Le groupe américain récupérerait ainsi le périmètre qui l’intéresse au premier chef, sans avoir à revendre des actifs dans un second temps sous la pression des autorités de la concurrence.
Selon Kepler Cheuvreux, à 2,5 fois le chiffre d’affaires, l’activité agrochimique de BASF vaudrait un peu moins de 14 milliards d’euros. Ce qui nécessiterait de trouver 27 milliards d’euros pour boucler le financement d’une offre sur Syngenta. Sur le papier, le schéma parait séduisant. Mais en pratique, Kepler Cheuvreux reconnaît que ce type de montage n’est pas dans la culture de BASF.
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