L’Autorité de la concurrence fait plier Booking.com

L’agence de voyages en ligne multiplie les concessions pour éviter une amende. Elle supprime notamment l’obligation de parité de disponibilités.
Bruno de Roulhac
autorité de la concurrence
 -  RK

A la veille de l’été, les hôteliers français peuvent crier victoire! L’Autorité de la concurrence a fait plier Booking.com, l’agence de voyage en ligne (OTA), qui contrôle plus de 60% du marché français.

Saisie par les syndicats hôteliers et par Accor, l’Autorité a ouvert une procédure à l’encontre de Booking.com, d’Expedia, et de l’allemand HRS. En décembre, Booking.com a fait une première concession en acceptant de supprimer la clause de parité tarifaire à l’égard des autres OTA, permettant ainsi aux hôtels de proposer des nuitées à moindre coût sur d’autres OTA, par exemple si leur commission est plus faible. Le test de marché réalisé entre le 15 décembre et le 31 janvier n’ayant pas été probant, l’Autorité a réussi à obtenir que Booking cède sur quasiment tous les sujets.

En plus de la concession de décembre, Booking s’engage à supprimer la clause de parité tarifaire à l’égard des canaux hors ligne des hôtels ainsi que pour les programmes de fidélité. Les hôtels pourront offrir des prix plus bas à condition qu’ils ne les précisent pas sur internet ou sur les applications mobiles, mais par téléphone ou dans l’hôtel. Booking supprimera également l’obligation de parité de conditions (petit-déjeuner, salle de sport…) et de disponibilités. Ainsi, un hôtel pourra proposer un nombre de nuitées différentes selon les OTA, ce qui devrait permettre de relancer une vraie concurrence entre les agences en ligne. De plus, les hôtels pourront recontacter leurs clients antérieurs, ce qu’interdisait Booking.

Bien évidemment, Booking s’interdit de déréférencer l’hôtel de son site, d’augmenter les commissions ou encore de déclasser l’hôtel dans les pages de résultats sur Internet.

Ces engagements sont applicables au plus tard le 1er juillet 2015 pour une durée de cinq ans. Simultanément les autorités italiennes et suédoises, en lien avec Bruxelles, ont obtenu les mêmes engagements. Les procédures en cours dans d’autres pays de l’Union devraient suivre le même chemin. Spécificité française, l’Autorité fera un premier bilan d’étape au plus tard début 2017.

Cette décision «répond en partie à nos attentes, a déclaré Accor. Pour que cette décision ait une réelle portée et enclenche une baisse des commissions des OTA, il faudra qu’Expedia et les autres acteurs en ligne acceptent les mêmes engagements ». Pour sa part, Expedia «espère trouver une solution à court terme qui réponde aux objectifs de toutes les parties ».

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