L’américain Seadrill fait à son tour les frais du reflux des cours du pétrole

Constatant une nette dégradation du forage offshore, le groupe parapétrolier suspend son dividende afin de renforcer ses fonds propres.
Yves-Marc Le Réour

La baisse persistante des cours du brut devient un sujet d’inquiétude majeur dans les services parapétroliers. Après l’avertissement émis lundi par le groupe britannique Petrofac, l’américain Seadrill a annoncé hier, lors de la présentation de ses résultats trimestriels, qu’il allait «suspendre le paiement de son dividende pour le moment».

Compte tenu d’un contexte économique incertain, le groupe de forage préfère renforcer son bilan afin d’augmenter sa capacité de croissance organique ou de mener d’éventuelles opérations de consolidation. A cet égard le rachat de Baker Hughes par Halliburton, annoncé début novembre, va fortement relever le niveau de la taille critique au sein du secteur.

Ce gel du dividende «améliorera les fonds propres du groupe d’environ 2 milliards de dollars en rythme annuel», précise Seadrill. Afin de ne pas trop léser ses actionnaires, il a lancé en parallèle un programme de rachat portant sur au maximum 10% de ses actions durant une période de 12 mois. Ceci n’a pas empêché le titre de terminer hier en baisse de 22% à 16,13 dollars à New York, au plus bas depuis l’été 2010. Le groupe avait en effet déclaré en août dernier que son niveau de dividende était soutenable «au moins jusqu’à fin 2015». Jugeant la suspension du dividende «positive», l’analyste de Nordea Janne Kvernland ajoute néanmoins que cette décision inattendue entraînera «une vente massive de la part des investisseurs en valeurs de rendement, qui détiennent une part importante du capital».

Si le bénéfice d’exploitation de Seadrill s’est replié de 3,2% à 461 millions de dollars (369 millions d’euros) au troisième trimestre, son résultat net a plongé de près de 40% à 190 millions en raison principalement d’un solde financier fortement négatif. La réduction des investissements des compagnies pétrolières pourrait fragiliser la viabilité de nombreux projets, particulièrement dans le forage en mer où le taux d’utilisation des flottes de navires est inférieur aux attentes.

A l’horizon 2015, «la visibilité est particulièrement faible concernant les investissements dans les plates-formes de forage à très grande profondeur», relève Seadrill. Il souligne enfin que son carnet de commandes, qui s’élève actuellement à 20 milliards de dollars, lui permet «de ne pas avoir à prendre de contrat à pertes contrairement à certains concurrents».

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