L’américain McKesson va finalement mettre la main sur l’allemand Celesio

Les accords conclus avec le groupe familial Franz Haniel et le fonds Elliott lui permettent de lancer une seconde OPA sur le solde du capital
Yves-Marc Le Réour

Moins de deux semaines après l’échec de sa première offre lancée voici trois mois, McKesson va désormais pouvoir mener à bien rapidement son projet de rapprochement avec son concurrent Celesio.

Le groupe américain a en effet annoncé jeudi soir avoir sécurisé auprès du groupe familial Franz Haniel, principal actionnaire du répartiteur pharmaceutique allemand, 75,99% des actions existantes au prix unitaire de 23,50 euros. Il a conclu en parallèle avec une filiale du fonds d’arbitrage Elliott Management un accord lui permettant de s’assurer globalement le contrôle d’environ les deux tiers des obligations convertibles de sa cible. Les analystes d’Equinet notent qu’il rachètera à Elliott «69,14% de la souche à échéance 2014 et 62,28% de la souche à échéance 2018».

Ces deux accords, qui ne comprennent aucune condition préalable, «devraient être finalisés dans un délai de dix jours ouvrés», souligne McKesson. Ceci lui permettra de dépasser cette fois la barre de 75% du capital entièrement dilué, qu’il n’avait pu franchir le 13 janvier. Il lancera dans la foulée une seconde OPA à 23,50 euros par action sur le solde du capital. En vertu du droit boursier allemand, le groupe américain mettra par ailleurs en œuvre «un accord de domination et de transfert des pertes et des bénéfices, qui ne nécessitera aucun aval réglementaire supplémentaire», relèvent les analystes de DZ Bank.

McKesson compte financer une partie de cette acquisition sur sa trésorerie et il dispose déjà d’une ligne de crédit temporaire pour financer le solde, en attendant la mise en place d’un financement permanent à la suite du bouclage des transactions. Le distributeur pharmaceutique américain procédera à une consolidation par intégration proportionnelle des résultats de Celesio d’ici au 31 mars prochain. Il anticipe des synergies annuelles comprises entre 275 et 325 millions de dollars à partir de la quatrième année suivant l’accord de domination établi sur sa cible.

La stratégie de développement suivie par McKesson ressemble à celle de ses plus proches concurrents, AmerisourceBergen et Cardinal Health, qui à eux trois représentent 95% du marché américain. Tous ces acteurs sont à la recherche d’opportunités de croissance à l’international, afin d’accroître leur marge de manœuvre dans leurs négociations avec les grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux.

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