
Lafarge et Anglo American sommés par l’Autorité britannique de la concurrence de céder des actifs
C’est à la vente «d’un portefeuille significatif d’activités, ouvrant la voie à l’entrée d’un nouveau concurrent sur le marché britannique du ciment» que l’Autorité britannique de la concurrence (Competition Commission) a conditionné son accord au projet de coentreprise à parité défendu par Lafarge et Anglo American dans les matériaux de construction. Le régulateur estime, qu’en l'état, la nouvelle entité pourrait accroître le danger d’une «coordination sur le marché» du ciment et réduirait la concurrence pour les enrobés bitumineux et le béton prêt à l’emploi.
Dans les faits, il est demandé aux deux groupes, dont les activités fusionnées représenteraient un chiffre d’affaires annuel de 1,8 milliard de livres, de céder une usine de ciment dans le Derbyshire, six carrières de granulats et deux usines d’enrobés bitumineux. Anglo American devra également solder des participations qu’il détient via Midlands Quarry Products dans deux carrières et cinq usines de granulats.
«Nous pensons que ces importantes cessions contribueront à protéger les intérêts de tous les clients sur ces marchés-clés, ce qui est particulièrement important quand on étudie la manière dont les travaux de construction sont financés par l’argent public», a déclaré Roger Witcomb, qui préside la commission d’instruction du dossier Anglo-Lafarge. Cette union doit permettre à Lafarge, numéro un britannique du ciment, et à Anglo American, au travers de sa filiale Tarmac, d’affronter le déclin du marché de la construction outre-Manche. Le groupe minier, qui est également coté en Afrique, vise toutefois à terme une cession de Tarmac.
Lafarge et Anglo American ont salué cette décision, de disant confiant dans leur capacité à satisfaire les demandes du régulateur. Le groupe français, dirigé par Bruno Lafarge, a réaffirmé que le rapprochement de ces activités permettra «de dégager des synergies récurrentes grâce à des améliorations opérationnelles, à une logistique plus performante et à des produits à valeur ajoutée».
Dans l’immédiat, les actifs à vendre pourraient intéresser le suisse Holcim, actif dans les granulats et le béton prêt à l’emploi au Royaume-Uni mais pas dans le ciment. Et Breedon Aggregates, spécialiste britannique des granulats, a d’ores et déjà indiqué qu’il examinerait les actifs proposés à la vente.
Plus d'articles du même thème
-
L’exonération du régime mère-fille dépasse le seul cadre de l’impôt sur les sociétés
L’arrêt Banca Mediolanum de la Cour de justice de l’Union européenne réaffirme que tous les impôts - et non pas uniquement l’impôt sur les sociétés – doivent respecter l’exonération de 95 % dans le cadre du régime mère-fille. -
Interparfums réduit encore ses prévisions de ventes
Le groupe vise désormais un chiffre d'affaires autour de 900 millions d'euros en 2025 en raison de l'instabilité géopolitique et de la hausse de l'euro. -
Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
Le spécialiste français de l’intelligence artificielle se valorise 11,7 milliards d’euros à l’occasion de cette augmentation de capital largement souscrite par le groupe néerlandais.
ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Mistral s'affirme comme leader européen de l'IA avec l'entrée d'ASML et une importante levée de fond
Paris - La start-up française d’intelligence artificielle (IA) Mistral conforte sa place de champion européen de l’intelligence artificielle après une importante levée de fond et l’entrée au capital du géant néerlandais des technologies ASML, qui lui permet de «réaffirmer son indépendance» vis-à-vis des mastodontes américains et chinois. Mistral a levé 1,7 milliard d’euros, l’une des plus importantes levées de fonds pour une jeune pousse française, et double ainsi quasiment sa valorisation à 11,7 milliards d’euros, à l’heure où la question de la souveraineté technologique de l’Europe est devenue cruciale. L’alliance entre les deux entreprises «a pour objectif de générer une forte plus-value pour les clients d’ASML grâce à des produits et solutions innovants dopés à l’IA et offrira des pistes de recherche commune», a commenté le patron d’ASML, Christophe Fouquet, cité dans le communiqué diffusé mardi par Mistral. Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semi-conducteurs détiendra au terme de l’opération autour de 11% du capital de Mistral, selon une source proche du dossier, ce qui en fera le premier actionnaire de la start-up après chacun des fondateurs, qui contrôlent encore majoritairement la société. ASML obtiendrait par ailleurs un siège au conseil d’administration, d’après plusieurs médias, une information qui n’a pas été confirmée par les deux entités. Echelle européenne «On ne peut pas lutter sur ce secteur-là en étant franco-français», analyse auprès de l’AFP Jean-Baptiste Bouzige, fondateur d’Ekimetrics, société spécialisée dans l’IA et les données. «L'échelle qui est pertinente, c’est l’Europe», ajoute-t-il. Le géant américain des puces Nvidia, les fonds Index Ventures, Andreessen Horowitz ou encore Bpifrance ont aussi participé à ce tour de table. Lancé en juin 2023 par Arthur Mensch, polytechnicien et normalien, avec deux autres Français anciens chercheurs chez Meta, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, Mistral a notamment conçu le chatbot Le Chat concurrent de ChatGPT d’OpenAI. L’entreprise, basée à Paris, fournit aussi des grands modèles de langages portés sur la génération de texte et des modèles spécialisés capables de traiter des images, transcrire de l’audio ou générer du code. Elle a cette année multiplié les annonces retentissantes de partenariats notamment avec le géant américain Nvidia pour créer une plateforme de cloud (informatique à distance) ou encore avec le fonds émirati MGX pour fonder un gigantesque campus IA en région parisienne. Elle a aussi signé un accord avec l’Agence France-Presse (AFP) pour utiliser ses dépêches d’actualité afin de répondre aux requêtes de ses utilisateurs. Indépendance Mais si Mistral est la start-up d’IA à la plus haute valorisation en Europe, ses capacités financières restent modestes face à ses concurrents américains. La start-up américaine Anthropic, dont le modèle Claude est l’un des principaux rivaux du ChatGPT, revendique une valorisation de 183 milliards de dollars après un tour de table de 13 milliards de dollars en septembre. Le leader OpenAI serait lui en pourparlers pour permettre à ses employés d’encaisser leurs actions, ce qui valoriserait l’entreprise à environ 500 milliards de dollars, selon plusieurs médias. Cette nouvelle levée de fonds permet surtout à Mistral de «réaffirmer son indépendance», selon son communiqué, et d'éviter de passer sous le contrôle de géants de la tech américains ou chinois, après un été marqué par une rumeur de rachat par Apple. Étant donné les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et du besoin de souveraineté technologique en Europe, «Mistral peut s’imposer comme un acteur européen incontournable, une véritable alternative aux modèles non-européens», estime Franck Sebag, associé chez EY, auprès de l’AFP. La start-up, qui compte plus de 350 employés répartis entre six bureaux de Londres à Singapour, s’attend à générer plus de 100 millions de dollars de revenus par an, a confié son patron au Wall Street Journal en juin. Daxia ROJAS © Agence France-Presse -
Bourses européennes: un calme prudent après la chute du gouvernement français
Paris - Les Bourses européennes ont entamé la séance sans grand changement mardi, attentives aux évolutions politiques en France au lendemain de la chute du gouvernement de la deuxième économie de la zone euro, largement anticipée par les observateurs politiques et économiques. Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris avançait de 0,23% et celle de Londres de 0,15%, tandis que Francfort reculait légèrement de 0,15%. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Bardella prévient que le RN censurerait tout Premier ministre qui ne peut pas «rompre avec la politique menée depuis huit ans»
Paris - Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a rappelé mardi, au lendemain de la chute du gouvernement de François Bayrou, que le RN censurerait tout Premier ministre qui ne peut pas «rompre avec la politique menée depuis huit ans». «La question du figurant importe peu, c’est la politique de fond qu’il faut changer», a balayé le patron du parti d’extrême droite sur RTL, renouvelant son appel à une nouvelle dissolution débouchant sur des législatives anticipées. «Si (Emmanuel) Macron fait le choix de nommer un nouveau Premier ministre, alors ce Premier ministre n’a aucune autre possibilité que de rompre avec la politique qui est menée depuis huit ans», a-t-il tancé. «Auquel cas les mêmes causes entraîneront les mêmes conséquences et entraîneront par définition une censure du gouvernement», a-t-il ajouté. Le Rassemblement national plaide pour «revenir devant les Français» sans quoi, «je ne vois pas comment quelque chose de sain pourrait émerger», a estimé Jordan Bardella, alors que deux Premiers ministres sont déjà tombés depuis la dissolution de juin 2024. «Si on ne change pas les politiques, si on ne change pas les gens qui sont au pouvoir», le «quotidien» des Français «ne pourra pas changer», a-t-il insisté. © Agence France-Presse