
L’Adam demande à Nexans de justifier la rémunération de son président

L’assemblée générale de Nexans le 5 mai prochain pourrait être de nouveau mouvementée. Colette Neuville, présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), a adressé une série de questions écrites au conseil d’administration du fabricant de câbles, concernant la rémunération de son président non exécutif Frédéric Vincent, soumise au vote des actionnaires dans le cadre du «say on pay». Une quinzième résolution à laquelle Proxinvest recommande de voter contre.
D’une part, Colette Neuville constate la distorsion entre les critères de performance de la rémunération du président et les résultats de l’entreprise. Alors que la société a enregistré l’an dernier une perte nette de 168 millions d’euros, Frédéric Vincent a perçu 2,2 millions d’euros de rémunération (730.000 euros de fixe, 617.000 euros de variable et 50.000 actions de performance valorisée 813.000 euros). Pire, durant la présidence de Frédéric Vincent (2009-2014), l’Adam a comptabilisé 565 millions d’euros de pertes cumulées sur ces six exercices, avec 460 millions de charges de restructuration et 445 millions de dépréciations d’actifs sur la période, tandis que Frédéric Vincent a touché une rémunération totale de plus de 11 millions d’euros de 2009 à 2014. Comment se fait-il alors que «le comité des rémunérations et le conseil d’administration qui a suivi ses recommandation n’aient pas conclu que les critères de performance retenus pour calculer les bonus et attribuer les actions de performance étaient totalement inadaptés?», s’interroge Colette Neuville.
D’autre part, l’Adam se demande si Frédéric Vincent devait se voir attribuer des actions de performance le 24 juillet dernier, alors que deux mois avant lors de l’AG 2014, il avait annoncé qu’il n’aurait plus de fonction exécutive, restant simplement président, et non plus PDG, à compter de début octobre.
Enfin, compte tenu des pertes de Nexans et de la priorité donnée aux réductions de coûts, Frédéric Vincent «ne devrait-il pas, comme il a été conduit à le faire l’an dernier, renoncer à son bonus?», poursuit Colette Neuville.
Par ailleurs, l’Adam s’interroge sur la justification de l’attribution d’un parachute doré en cas de départ contraint (deux ans de rémunérations fixe et variable), et d’une indemnité de non-concurrence, quelle que soit la raison de son départ (un an de rémunération). Proxinvest s’oppose également à cette douzième résolution
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Madrid - Au lendemain de la fin chaotique de La Vuelta à Madrid, le Premier ministre espagnol a campé sur ses positions lundi, réaffirmant son «admiration» pour les manifestants propalestiniens ayant perturbé l'épreuve, et suggérant d’exclure d’Israël des compétitions sportives «tant que la barbarie continuerait» à Gaza. «Nous ressentons, comme je l’ai dit hier, une profonde admiration et un grand respect pour nos sportifs, pour les cyclistes du Tour d’Espagne», a déclaré le chef du gouvernement espagnol lundi lors d’une réunion avec des députés et des sénateurs socialistes. «Mais nous ressentons également un immense respect et une profonde admiration pour une société civile espagnole qui se mobilise contre l’injustice et défend ses convictions de manière pacifique», a-t-il ajouté, reprenant des mots qu’il avait déjà utilisés dimanche matin en évoquant les manifestants propalestiniens qui ont perturbé l'épreuve cycliste quasiment tous les jours pour protester contre la participation de l'équipe Israel-Premier Tech. Le chef du gouvernement, à la tête d’une coalition de gauche, très critique à l'égard du gouvernement de Benjamin Netanyahu, a également suggéré qu’Israël ne devrait participer à «aucune compétition internationale (...) tant que la barbarie continuerait» à Gaza, évoquant l’exemple de la Russie et des sanctions qui visent ses sportifs depuis l’invasion de l’Ukraine. Son ministre de la Culture Ernest Urtasun a aussi estimé que l’Espagne devrait boycotter la prochaine édition du concours Eurovision de la Chanson si Israël n’en était pas exclu. «Honte pour l’Espagne» Dimanche, des manifestants propalestiniens ont envahi le parcours de l’ultime étape du Tour d’Espagne cycliste, en plein Madrid, contraignant les organisateurs à y mettre prématurément un terme. Ces incidents ont valu dès dimanche soir au chef du gouvernement espagnol de nouvelles virulentes critiques du ministre des Affaires étrangères israélien Gidéon Saar. Il l’a accusé d’avoir «encouragé les manifestants à sortir dans les rues» et qualifié son gouvernement de «honte pour l’Espagne». Les relations entre Israël et l’Espagne, qui a reconnu l’Etat de Palestine en 2024, sont particulièrement tendues depuis plusieurs mois. Elles se sont encore dégradées il y a une semaine avec l’annonce par Pedro Sánchez de nouvelles mesures pour «mettre un terme au génocide à Gaza», dont un embargo sur les contrats d’armement avec Israël -une mesure qui s’est traduite notamment par l’annulation d’un contrat de près de 700 millions d’euros pour des lance-roquettes de conception israélienne, selon des documents officiels consultés lundi par l’AFP. Sur le plan intérieur, l’opposition de droite a aussi multiplié depuis dimanche les critiques à l'égard du gouvernement et de Pedro Sánchez, accusés de n’avoir pas su gérer les manifestations autour de la course cycliste, voire de les avoir incitées. «Le gouvernement a non seulement permis, mais aussi encouragé l’interruption de la Vuelta, provoquant ainsi une honte internationale relayée dans le monde entier», a fustigé dimanche soir Alberto Nuñez Feijoó, le chef de file du Parti populaire (PP, droite). «Inacceptable» Signe que les manifestations de dimanche ont marqué les esprits, la Fédération des Communautés Juives d’Espagne (FCJE) a réagi lundi - elle était restée muette jusqu'à présent, alors que les manifestations propalestiniennes ont émaillé quasi quotidiennement La Vuelta depuis l’arrivée de la course sur le territoire espagnol. «Toute permissivité face à la violence constitue un recul démocratique et un grave risque pour la cohésion sociale», a-t-elle fustigé, jugeant «intolérable (...) qu’on sème l’hostilité envers la communauté juive», composée de 45.000 personnes dans le pays selon elle. Dans un pays où la cause palestinienne est très populaire, la Vuelta a été perturbée à de nombreuses reprises par des actions de militants propalestiens demandant l’exclusion de l'équipe Israel-premier Tech, provoquant parfois la chute de certains coureurs ou obligeant à raccourcir des étapes. «Ce qu’il s’est passé est totalement inacceptable», a déploré lundi le directeur du Tour d’Espagne cycliste Javier Guillén, s’inquiétant de la bonne tenue de futures étapes du Tour de France, dont le départ se fera à Barcelone en 2026. «D’ici au Tour de France, espérons que le conflit à Gaza soit résolu», a-t-il lâché. Lundi, l’Union cycliste internationale a quant à elle dit lundi «regretter» le soutien du gouvernement espagnol aux manifestations propalestiniennes lors du Tour d’Espagne qui est, selon elle, «de nature à remettre en cause la capacité de l’Espagne à accueillir de grands événements sportifs internationaux». Marie GIFFARD © Agence France-Presse -
Textile européen : appel urgent à l’UE contre la mode ultra-express de Shein et Temu
Paris - «Sans délai», «immédiatement» : les entreprises européennes du textile et de l’habillement «ne peuvent plus attendre des années avant que des mesures ne soient prises contre la mode ultra-express», écrivent-elles dans un courrier commun adressé à la Commission européenne. Les acteurs de la mode et du textile s’impatientent de la lenteur législative face à Shein, Temu, AliExpress, grandes plateformes asiatiques de l’e-commerce accusées d’inonder le marché européen de produits à prix cassés et non conformes, de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de travail indigne. Ils appellent ainsi l’Union européenne à mener «des actions d’urgence» contre la mode ultra-éphémère, pour endiguer la «hausse sans précédent des déchets textiles» et «la pression intenable sur les entreprises européennes», rappelant que 4,5 milliards de colis ont été importés en 2024 par «les plus grandes plateformes d’e-commerce de pays tiers», est-il écrit dans ce courrier consulté par l’AFP. Pour ces fédérations, il est impératif de renforcer les barrières douanières notamment en mettant en place «immédiatement», et non dans quelques années, la réforme du code des douanes européen. Celle-ci prévoit la suppression de l’exonération de droits de douane pour les marchandises d’une valeur inférieure à 150 euros, une mesure dont bénéficient largement les mastodontes de l’e-commerce visés, qui expédient depuis la Chine des petits colis. Accélérer les enquêtes en cours contre ces plateformes et prendre au besoin «les sanctions les plus lourdes» prévues par les réglementations européennes paraît nécessaire aux signataires, qui préconisent aussi «des frais sur les petits colis» et que soit entamé «un dialogue avec les autorités chinoises». Enfin, il faut selon eux «exiger» que ces entreprises «désignent des représentants (…) afin qu’elles puissent être tenues légalement responsables». «Agir dès maintenant» Ces revendications sont portées par l’organisme représentatif Euratex (l’Union européenne de l’habillement et du textile) mais aussi de nombreuses fédérations de plusieurs pays (France, Italie, Espagne, Allemagne, Grèce, Suisse, Belgique, Portugal, etc.) Elles seront portées à l’attention de la Commission européenne par une lettre signée mardi au salon parisien Première Vision (GL Events), puis qui lui sera transmise. Depuis plusieurs mois, les plateformes asiatiques de vente en ligne affrontent une bronca des associations de défense de l’environnement et des droits humains, des entreprises européennes et des autorités, se matérialisant par des enquêtes, de colossales amendes ou encore des propositions de loi pour freiner leur essor. Des efforts nécessaires mais insuffisants aux yeux des signataires, pour qui l’UE a "à la fois les moyens et le devoir d’agir dès maintenant», juge le président d’Euratex Mario Jorge Machado dans une déclaration transmise à l’AFP. «C’est la première fois que les fédérations européennes décident d’une déclaration commune», se réjouit de son côté Pierre-François Le Louët, co-président de l’UFIMH. Cette lettre représente ainsi «le début d’actions concrètes sans passer par les méandres des décisions européennes», se félicite le président de l’UIT Olivier Ducatillion. Le gouvernement français avait également écrit fin août à la Commission européenne pour qu’elle se dote urgemment de «nouveaux pouvoirs de déréférencement» des plateformes de vente en ligne en infraction au droit de l’UE, ciblant notamment Shein. Ornella LAMBERTI © Agence France-Presse