L’activisme de TCI, nouvel obstacle pour le projet Evidian d’Atos

Le fonds britannique est opposé à l’entrée au capital d’Airbus dans la future entité d’Atos. Le géant français des services informatiques publie ses résultats annuels ce mardi soir.
Capucine Cousin
Atos, entreprise française de services du numérique
Lundi 27 février, le cours de Bourse d’Atos a grimpé de plus de 5%,  -  Photo Atos.

Les spéculations ne faiblissent pas autour d’Atos, à la veille de la publication de ses résultats annuels, attendus ce mardi après clôture. Lundi, son cours de Bourse grimpait de plus de 5%, sur fond d’informations du quotidien Les Echos quant à la tenue de possibles discussions entre la direction du groupe Airbus et le fonds activiste britannique TCI. Avec, à l’ordre du jour, l’offre indicative en vue d’une prise de participation de 29,9% d’Airbus au capital d’Evidian, la future division cyber et cloud d’Atos, pour un ticket évalué à 1,2 milliard d’euros par certains analystes.

Porte ouverte

Le président du conseil d’administration d’Airbus, René Obermann, avait en effet proposé à TCI d'échanger ce lundi sur ce projet de prise de participation du groupe aéronautique. Lequel lui permettrait d’entrer au capital du futur fleuron du groupe Atos. « La société s’est engagée et continuera à échanger avec TCI et d’autres actionnaires sur tous les sujets pertinents, y compris la nature et la justification de l’accord stratégique et technologique potentiel à long terme que nous explorons actuellement avec Evidian », a indiqué Airbus dans une déclaration lundi. Il n’a pas confirmé lundi soir la tenue de discussions.

De fait, le fonds TCI, qui déclare détenir plus de 3% du capital d’Airbus, est vent debout contre l’offre annoncée par le constructeur aéronautique le 16 février dernier. Déjà dans un courrier rendu public, adressé à Airbus le 20 février, Chris Hohn, le fondateur de TCI, a demandé à l’avionneur de renoncer immédiatement à ses projets concernant Evidian, épinglant en Evidian « une entreprise de mauvaise qualité et très endettée, avec 60.000 employés, opérant dans un environnement extrêmement concurrentiel ». En y investissant, Airbus devra par ailleurs supporter « les pertes d’exploitation d’Evidian, ses charges et ses besoins de financement. »

Il indiquait dans ce courrier qu’il se réservait le droit d’intenter une action en dommages et intérêts si l’opération se poursuivait, et s’il était avéré qu’elle était en partie motivée par des raisons politiques. En outre, TCI a déposé une motion en 16 points, avec en ligne de mire l’assemblée générale d’Airbus, le 19 avril.

Il pourrait rallier à sa cause d’autres investisseurs. Un autre actionnaire minoritaire a indiqué à L’Agefi être « plutôt d’accord avec TCI », lui aussi estime que ce projet d’investissement d’Airbus dans la future division d’Atos « ne fait pas sens ». Déjà il y a quelques semaines, l’actionnaire minoritaire Sycomore AM, qui dit détenir 0,5% à 1% du capital d’Atos, avait réclamé un « appel d’offre formel » si Atos voulait vendre une part minoritaire du capital d’Evidian.

Remontée attendue du chiffre d’affaires

Ces remous chez les actionnaires surviennent alors que la publication des résultats annuels 2022 d’Atos est très attendue, au début d’une année décisive, où le groupe doit acter sa scission en deux sociétés distinctes, entre Evidian, qui regroupera les activités d’Atos liées à la transformation numérique ainsi que celles de Big Data et Sécurité (BDS) ; et un nouvel Atos, qui regrouperait ses activités de gestion d’infrastructures de centres de données.

Après une année 2021 difficile, Atos devrait voir son chiffre d’affaires remonter légèrement, à 11,27 milliards d’euros pour l’année 2022, contre 10,84 milliards pour l’année précédente, selon le consensus FactSet. Son résultat net devrait revenir dans le vert, à 110 millions d’euros selon le consensus, contre -215 millions d’euros en 2021, pour un Ebit attendu à 322,38 millions d’euros, en-deçà des 383 millions d’euros atteints en 2021, et une dette nette attendue de 1,76 milliard d’euros, contre 1,22 milliard d’euros en 2021.

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