
Lactalis profite du dynamisme du marché des placements privés pour ouvrir sa dette
Le groupe Besnier (Lactalis) s’ouvre un peu plus aux marchés financiers. Le groupe laitier détenu intégralement par la famille Besnier vient de boucler sa première émission obligataire en euros via un placement privé auprès d’investisseurs institutionnels. D’un montant net cumulé de 511 millions d’euros, l’opération est la plus importante réalisée sur le jeune marché français des placements privés.
«La création de ce marché et l’afflux progressif d’investisseurs constituaient la bonne occasion pour Lactalis de réaliser sa première émission obligataire tout en profitant de modalités plus accommodantes qu’une opération syndiquée avec une notation», explique Guy Silvestre, co-responsable du département «global capital markets» chez Société Générale Mid Cap Investment Banking qui a orchestré le placement. L’émission est composée de trois souches: 128,5 millions d’euros à échéance décembre 2017 avec un taux de 3,15%; 22 millions à échéance décembre 2018 à un taux de 3,45%; 356,5 millions à échéance décembre 2018 à un taux de 3,75%.
Malgré sa taille (plus de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires estimé pour 2012), le groupe Besnier, connu pour ses marques Président ou Galbani, portait uniquement de la dette bancaire. Une situation qui ne suscitait pas de pression particulière mais qui incitait certains prêteurs à demander une diversification du profil du bilan. Le produit de l’émission servira à couvrir les remboursements anticipés de son crédit bancaire syndiqué de 7,5 milliards d’euros souscrit en 2011. Le groupe Besnier a déjà remboursé 900 millions d’euros de sa tranche A en juin et juillet 2012, sur les 1,6 milliard d’euros prévus pour 2012. Dans le cadre de l’émission, la maturité des trois tranches du crédit syndiqué a été prolongée de 6 mois à un an suivant les blocs.
Cette opération, la plus importante réalisée sur le marché «Euro PP», pourrait donner des idées à d’autres groupes. «A maturité, dans 5 à 10 ans, le marché des placements privés en euro pourrait peser entre 15 et 20 milliards d’euros par an et assurer 50% de la dette des grandes sociétés familiales non cotées ou des grosses PME», estime Guy Silvestre.
Hier, le Groupe Bel a annoncé avoir placé dans ce cadre 140 millions d’euros avec l’appui de CA CIB. Depuis le début de l’année, plus de 2,8 milliards d’euros ont été levés sur le marché français des placements privés en euros.
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