La valorisation d’Uber bondit à l’occasion d’un nouveau tour de table

Le groupe a levé 1,2 milliard de dollars, un montant qui pourrait être porté à 1,8 milliard. De quoi hisser la valorisation à 40 milliards de dollars.
Antoine Duroyon

N’en déplaise à ses détracteurs, Uber passe la vitesse supérieure. Le géant américain des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) vient d’effectuer un nouveau tour de table de 1,2 milliard de dollars (967 millions d’euros) destiné à financer l’accélération de son expansion internationale. Le groupe pourrait lever jusqu'à 600 millions de dollars supplémentaires si d’autres investisseurs décidaient de se manifester à un stade ultérieur au sein de ce tour de table.

De fait, Uber a fait enregistrer dans le Delaware une demande d’autorisation portant sur l'émission de 1,8 milliard de dollars de nouvelles actions préférentielles de série E. Une levée de fonds qui porte sa valorisation potentielle à 40 milliards de dollars, un niveau plus de deux fois supérieur à celui affiché il y a encore six mois (17 milliards de dollars). Depuis sa création en 2009, Uber a levé au total plus de 2,5 milliards de dollars.

Le groupe basé à San Francisco a refusé de livrer l’identité des investisseurs. Bloomberg évoquait le mois dernier l’intérêt du gérant T. Rowe Price ainsi que celui de Fidelity Investments, déjà présent au capital. Uber consolide par ailleurs ses finances en émettant pour plus d’un milliard de dollars d’obligations convertibles à six ans auprès de la clientèle de gestion de fortune de Goldman Sachs. Les titres portent un coupon qui augmentera au fil du temps si Uber n’a pas rejoint la Bourse d’ici quatre ans, selon des sources citées par Bloomberg.

Sur le blog d’Uber, le PDG Travis Kalanick souligne la période de «croissance phénoménale» que connaît la société, avec plus d’un million d’emplois qui devraient être créés en 2015. «Ce type de croissance continue requiert des investissements. Ce financement (de 1,2 milliard de dollars, ndlr) permettra à Uber de réaliser des investissements substantiels, particulièrement en Asie et dans la région Asie-Pacifique», écrit-il.

«Ce type de croissance s’accompagne aussi de difficultés croissantes. Les événements des dernières semaines nous montrent que nous devons aussi investir dans la croissance interne et le changement», reconnaît Travis Kalanick. La société a été mise en cause aux Etats-Unis pour sa culture d’entreprise jugée douteuse et a écopé en France d’une amende de 100.000 euros en octobre pour avoir associé son service UberPOP à du covoiturage. Des déboires qui n’ont pas empêché les investisseurs de se presser autour d’une société dont les comptes ne sont pas publiés.

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