La valeur des TGV de la SNCF se dégrade à vitesse grand V

La nouvelle dépréciation des rames TGV pour un montant de 1,4 milliard d’euros en 2013, après déjà 700 millions en 2011, renvoie le groupe dans le rouge
Olivier Pinaud

Les TGV font de nouveau dérailler les comptes de la SNCF. La «forte baisse de profitabilité de l’activité TGV France (TGV et IDTGV) et TGV Europe (grande vitesse en Europe hors Eurostar) depuis 2008» dans un contexte d’aggravation de la crise et d’augmentation des péages a poussé le groupe public de transport ferroviaire à déprécier de 1,4 milliard d’euros la valeur de ses rames à grande vitesse. Elle tombe ainsi à un peu plus de 3,1 milliards d’euros.

La valeur des actifs TGV avait déjà été dépréciée de 700 millions d’euros en 2011.

Liée à des événements conjoncturels, ou à la concurrence de l’aérien low-cost, cette dépréciation remet en question la pertinence du modèle financier des TGV. Même si, comme le rappelle la direction de la SNCF, «cette dépréciation d’actifs a un caractère technique», elle reconnaît dans le même temps que cela «signifie que l’activité d’aujourd’hui n’est pas suffisamment rentable pour justifier la valeur comptable et permettre le financement du renouvellement de son parc».

Le chiffre d’affaires de la branche SNCF Voyages, qui englobe l’activité des TGV, a baissé de 1,5% en 2013, pour revenir à 6,9 milliards d’euros. Sa marge opérationnelle est tombée à 11,4%, contre 12,6% en 2012 et 14,6% en 2010. La progression de 5,8% des péages ferroviaires n’est plus couverte par l’évolution du produit du trafic, indique la SNCF. Hors péage, la marge n’aurait progressé que de 0,5 point, niveau insuffisant pour assurer le financement du renouvellement de la flotte vieillissante de TGV. Pour cela, le taux de marge de SNCF Voyages devrait remonter vers 20%.

Par ailleurs, une partie de la dépréciation provient de «la prise en compte dans le plan d’affaires de nouvelles dessertes à grande vitesse (TGV Est 2e phase, Bretagne Pays de la Loire, Sud Europe Atlantique, contournement de Nîmes Montpellier) qui sont plus nombreuses et tendanciellement de moins en moins rentables en raison de péages élevés et de réservoirs de trafics moindres», explique la SNCF. De quoi inquiéter pour l’avenir.

Au bout du compte, la SNCF a essuyé l’an dernier une perte nette part du groupe de 180 millions d’euros, contre un bénéfice de 376 millions en 2012. Son résultat net récurrent a baissé de 15% à 582 millions.

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