La Société de la Tour Eiffel ne semble pas hostile au projet d’OPA de SMABTP

Le conseil de la foncière émettra un avis motivé dans quelques semaines. Son actionnaire Chuc Hoang se refuse pour le moment à tout commentaire
Bruno de Roulhac

La Société de la Tour Eiffel (STE) attise les appétits. Alors que la direction de la foncière est en conflit ouvert depuis plusieurs mois avec son premier actionnaire, Chuc Hoang, qui détient 29,13% du capital, la mutuelle SMABTP profite de ces tensions pour lancer une OPA sur la foncière.

«Cette opération, significative pour SMABTP mais qui se réalisera sans effet de levier, est en ligne avec les 300 millions investis l’an dernier dans l’acquisition d’immeubles de bureaux», explique à L’Agefi Hubert Rodarie, directeur général délégué de SMABTP. La mutuelle, qui entend mettre en œuvre une stratégie d’investisseur de long terme, offre 48 euros en numéraire, soit une décote de 2,4% par rapport au dernier cours. La cotation reprend ce matin et devrait indiquer si le marché croit ou non à une surenchère.

«Avec cette offre inhabituelle, où nous ne prenons le parti d’aucun des deux protagonistes, nous promouvons le concept d’OPA neutre, autrement dit, ni amicale, ni hostile», précise Aline Poncelet, avocat associé chez Paul Hastings et conseil juridique de SMABTP.

Contacté par L’Agefi, Chuc Hoang, en pleine période de fête du Têt, le nouvel an vietnamien, s’est pour le moment refusé à tout commentaire. Pour sa part, le conseil d’administration de STE a décidé de suspendre immédiatement son programme de rachat d’actions et son contrat de liquidité. En revanche, le conseil ne s’est pas prononcé sur l’offre, et émettra un avis motivé d’ici deux à trois semaines. En creux, STE ne semble pas donc pas hostile à l’offre, sinon il l’aurait déjà dit, et pourrait la voir comme une bonne alternative face à la montée de Chuc Hoang.

Reste à s’entendre. «Nous estimons le prix offert raisonnable, ajoute Hubert Rodarie. Sur 2014-2015, STE devra renégocier plus de la moitié de ses baux. Or, le marché immobilier francilien reste tendu et nous craignons une baisse des loyers et une hausse de la vacance, d’autant que les locataires sont de plus en plus exigeants en termes de performance énergétique.»

De plus, «le cours de STE a été vraisemblablement soutenu par les achats significatifs de Chuc Hoang, poursuit Hubert Rodarie. Nous estimons que le prix du titre, en se référant au comparables, aurait dû être dans une fourchette entre 38 et 44 euros. Nous proposons cependant 48 euros en cash, ce qui, ramené aux loyers bruts, est dans la fourchette du rendement de 6 à 8% de l’immobilier de bureau ».

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