La rentabilité des groupes automobiles européens progressera encore en 2015

Les réductions de coûts et des processus de production plus efficaces porteront la marge d’exploitation du secteur à plus de 6%, selon Fitch.
Yves-Marc Le Réour

Si des incertitudes subsistent sur le rythme de croissance des ventes automobiles à l’horizon 2015 en Europe, plusieurs éléments devraient contribuer à une nouvelle hausse de la rentabilité des constructeurs de la région. Le principal facteur d’amélioration proviendra «des efforts de réduction des coûts entrepris par la plupart d’entre eux depuis deux à trois ans», estiment les analystes de Fitch dans une récente étude.

La signature d’accords permettant une plus grande flexibilité de la main d’œuvre, ainsi qu’une efficacité accrue des processus de production via le développement accéléré de plates-formes communes, devraient contribuer à porter la marge d’exploitation du secteur à plus de 6% en 2015, contre 5,6% en 2014 et 5% en 2013. «Aucun constructeur de la région n’affichera une perte opérationnelle», précise l’agence de notation.

Certains facteurs exogènes pourraient aussi avoir un impact favorable, comme la baisse des prix du carburant et celle du prix des métaux, jugent de leur côté les analystes de Citigroup. Ils ajoutent qu’un «affaiblissement supplémentaire de l’euro, particulièrement contre le dollar, serait très positif pour les constructeurs allemands», même si cet effet se fera sentir de façon graduelle en fonction de l’étendue et de la durée des opérations de couverture.

Mais des surcapacités de production subsistent sur le Vieux continent car contrairement aux Etats-Unis, les fermetures d’usines n’ont pas suivi la contraction prolongée de la demande entre 2008 et 2013. Fitch prévoit une progression de 3 à 4% des ventes automobiles l’an prochain en Europe, contre 4,5 à 5% en 2014. Compte tenu des incertitudes entourant la demande dans plusieurs marchés émergents (Russie, Brésil…), l’agence insiste sur l’importance de la diversification géographique pour les constructeurs européens. Le rachat de Chrysler a ainsi permis à Fiat de devenir un acteur de poids outre-Atlantique, tout en bénéficiant des perspectives de développement de nombreux pays asiatiques.

La hausse attendue du niveau des investissements et des dividendes devrait avoir un effet modérateur sur l’amélioration des cash-flows libres du secteur, selon Fitch. Le ratio de cash-flow d’exploitation sur endettement net ajusté devrait globalement atteindre 70% à fin décembre 2015, contre 63% à la fin de l’an dernier, «tiré principalement par la trésorerie nette abondante de Daimler et BMW».

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