La privatisation d’ADP risque de s’éterniser

Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a indiqué vendredi sur CNews que le gouvernement mettrait en suspens la privatisation d’Aéroport de Paris pendant que la procédure de référendum d’initiative populaire (RIP) suivrait son cours. Pendant le déroulé de cette procédure, autorisée hier par le Conseil constitutionnel, «nous n’allons engager aucune procédure de privatisation», a déclaré le ministre.

Le Conseil constitutionnel a donné son feu vert à la proposition de RIP de parlementaires opposés à cette privatisation, ce qui ouvre la voie à un long processus. La prochaine étape sera, pour les initiateurs du RIP, de recueillir le soutien de 4,717 millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales dans un délai de neuf mois.

De quoi faire perdre à l’action ADP une partie de la prime spéculative accumulée ces derniers mois dans la perspective de la privatisation. En fin de matinée, le cours de l’action du gestionnaire des aéroports parisiens chutait de 9,26% à 153,80 euros. JPMorgan a pour ces raisons dégradé son conseil sur le titre de surpondérer à neutre, avec un objectif de cours ramené de 210 à 160 euros. Les analystes de la banque américaine pensent que l’appétit d'éventuels acquéreurs pour ADP devrait être affecté par ce contexte défavorable et que le marché devrait «tester» le scénario où la privatisation du groupe serait abandonnée.

Bruno Le Maire a affirmé voir dans ce délai « une opportunité pour le gouvernement d’expliquer » le projet de privatisation, rappelant que celui-ci vise à notamment financer l’innovation et désendetter le pays. « Fondamentalement, je crois dans ce projet », a assuré le ministre.

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