La pression monte chez Latécoère

Le report de l’AG extraordinaire du groupe obtenu par certains actionnaires minoritaires ne fait pas les affaires des porteurs de BSA.
Antoine Landrot
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Le report inattendu de l’assemblée générale extraordinaire (AGE) de Latécoère au 15 juillet – alors qu’elle devait se tenir dans la foulée de l’AG le 29 juin – illustre un pouvoir de nuisance de certains minoritaires que l’équipementier aéronautique n’avait peut-être pas anticipé. De quoi compliquer la mise en œuvre de l’accord de recapitalisation qui doit voir les créanciers – en particulier Apollo et Monarch – prendre le contrôle de Latécoère au terme d’une double augmentation de capital.

Alors que le quorum de 25% des voix a été atteint pour les résolutions de l’AG, il a fait défaut au moment de l’AGE. La raison: le retrait du représentant de l’association d’actionnaires Arare, Nicolas Miguet. Ce dernier, qui revendique près de 420 pouvoirs, soit un peu moins de 5% des voix, réclame à Latécoère une compensation sous forme de bons de souscription d’action (BSA) pour l’abandon du droit préférentiel de souscription (DPS) de l’augmentation de capital réservée aux créanciers – par laquelle ceux-ci seront détenteurs de 37% du capital de l’entreprise. Le responsable de l’Arare considère que cet abandon est une perte de valeur pour les actionnaires, qui se verraient privés de droit à un profit futur.

Latécoère fait remarquer que l’augmentation de capital avec DPS est proposée à 3 euros, un prix deux fois et demi inférieur aux 8,06 euros de l’augmentation réservée. «Le prix de l’augmentation de capital avec DPS a aussi pour vocation de permettre à une grande majorité d’actionnaires de participer», indique à L’Agefi Frédéric Michelland, président du directoire du groupe.

Le report de l’AGE fait peser le risque d’un rejet de l’augmentation de capital réservée, du fait que l’Arare indique qu’elle s’y opposera et qu’elle continue à recevoir des pouvoirs. Si cette situation peut arranger les minoritaires qui s’estiment lésés, elle arrange beaucoup moins les porteurs de BSA émis en 2010 et qui expirent le 30 juillet. Certains, représentés par l’Adam et sa présidente Colette Neuville, demandent un ajustement, qui leur est pour l’instant refusé. Or, un nouveau report de l’AGE (toutefois moins probable puisque le quorum tombe à 20%) se ferait dans un délai minimal de deux mois, rendant cette demande caduque.

De son côté, Latécoère accentue la pression. «Le vote contre ou l’abstention sur une seule des résolutions équivaudraient à un rejet de l’ensemble du projet de restructuration. Une situation qui placerait la société dans une impasse», affirme Frédéric Michelland.

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