
La polémique sur la rémunération de Martin Sorrell chez WPP refait surface

Lancinante depuis plusieurs années, la polémique sur la rémunération de Martin Sorrell, le directeur général de WPP, risque de reprendre de plus belle. Le groupe britannique, numéro un mondial de la publicité, doit annoncer en milieu de semaine la somme totale perçue par son dirigeant au titre de 2015. Le montant a commencé à résonner dans les médias britanniques. Il s’annonce record. Avec plus de 60 millions de livres (77 millions d’euros), Martin Sorrell serait uniquement dépassé par les 92 millions de livres perçus en 2009 par le directeur général de Reckitt Benckiser, Bart Becht. En 2014, Martin Sorrell avait perçu 43 millions de livres, ce qui en faisait le dirigeant britannique le mieux payé.
Cette rémunération, qui représente plus de 2.200 fois le salaire moyen calculé par le High Pay Center, découle du schéma d’intéressement en vigueur chez WPP. Mise en place en juin 2009, puis révisé en 2013, la troisième génération du Leadership Equity Acquisition Plan (Leap) permet à 17 dirigeants de WPP de percevoir un multiple du nombre d’actions qu’ils ont engagés en 2010 en fonction de différents critères de performance. Le salaire fixe de Martin Sorrell n’est «que» de 1,1 million de livre. Le Leap actuel court jusqu’en 2016.
La révision du Leap de 2013 suivait un violent affront subi par Martin Sorrell lors de l’assemblée générale de 2012. Au cours de cette réunion, les actionnaires de l’agence de publicité avaient voté à 60% contre le package soumis à leur vote alors que son montant n’était que de 6,8 millions de livres. Dans ce «say on pay», qui n’a qu’une portée consultative, les actionnaires avaient avant tout voulu protester contre l’augmentation de 30% de la rémunération de base du dirigeant. Depuis 2012, les différentes rémunérations globales de Martin Sorrell ont toutes été votées favorablement, même si les montants annoncés chaque année soulèvent de nombreuses critiques.
Hier, l’un des 40 premiers actionnaires de WPP indiquait anonymement au Financial Times qu’il envisagerait de voter contre la rémunération de Martin Sorrell lors de la prochaine AG, qui devrait se tenir au printemps 2016. La divulgation du montant devrait également alimenter le débat sur l’efficacité réelle de la loi de 2013 (Enterprise and Regulatory Reform Act) qui contraint les entreprises cotées britanniques à publier un chiffre unique sur la rémunération de leurs dirigeants.
Plus d'articles du même thème
-
Armani pourrait se vendre à un groupe français
Dans son testament, Giorgio Armani demande que sa marque soit progressivement vendue à un autre acteur du secteur en citant nommément LVMH, EssilorLuxottica et L'Oréal. -
Le partage des profits des grandes entreprises se démocratise avec le temps
Les sociétés du SBF 120 ont versé 6% de leurs bénéfices 2024 au titre de la participation, de l'intéressement ou de l'abondement. -
La prise de décision reste un défi pour les conseils d’administration
Afin de les aider à effectuer les meilleurs choix pour l’entreprise, l’Institut français des administrateurs (IFA) vient de dévoiler son dernier guide «Le Conseil d’administration face à l’exercice de la décision»
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »