La filiale brésilienne de Telecom Italia semble condamnée à un démantèlement

La cession de TIM Brasil aurait un double avantage : régler le surendettement de l’opérateur et le conflit d’intérêts de son actionnaire
Olivier Pinaud

Telecom Italia l’a réaffirmé vendredi en réponse à de nouvelles rumeurs de cession: sa filiale brésilienne reste un «actif stratégique» et il assure n’être au courant d’aucune opération de vente. Pourtant, l’opérateur en télécoms italien risque d’avoir du mal à la conserver en l’état. Au moins pour deux raisons.

Notée «junk» par S&P et Moody’s, la dette de Telecom Italia restera sous pression tant que le marché italien des télécoms ne se sera pas remis des conséquences de la récession dans le pays et des effets de la concurrence. Or, le chiffre d’affaires et l’Ebitda (excédent brut d’exploitation) dans ce pays ne se redresseront pas durablement avant 2017, rappelaient récemment les analystes de HSBC. Du coup, la vente de TIM Participacoes, la structure qui porte les activités brésiliennes de Telecom Italia, permettrait de régler d’un coup d’un seul la question de la dette. Cotée à Sao Paulo, TIM Participacoes était valorisée vendredi un peu plus de 9,5 milliards d’euros.

La seconde raison tient à la nouvelle structure de contrôle de Telecom Italia. En montant dernièrement au sein de la holding Telco, le premier actionnaire du groupe italien, Telefonica s’est placé dans une situation de conflit d’intérêts au Brésil. Car en plus de contrôler directement Vivo, le premier opérateur mobile brésilien, Telefonica dispose maintenant de nouveaux pouvoirs sur TIM Participacoes, numéro deux au Brésil. Ensemble, Vivo et TIM Brésil contrôlent près de 56% du marché.

Une position inacceptable selon la Cade, l’autorité de la concurrence brésilienne. Lors de son entrée au capital de Telco en 2007, Telefonica s’était engagé auprès des autorités brésiliennes à maintenir une indépendance entre Vivo et TIM Brasil. La montée au capital de Telco représente une grave violation des accords en vigueur, estime la Cade. Celle-ci a donc demandé à Telefonica de remédier à ce conflit d’intérêts dans les prochains mois.

Vu la position de numéro un de Vivo, et les sommes que Telefonica y a engagées, une cession de celui-ci paraît peu probable. La seule solution consisterait donc à racheter les minoritaires de TIM Paricipacoes et de démanteler ensuite le groupe entre les différents acteurs du marché brésilien. Cette vente à la découpe permettrait notamment de renforcer les actifs de Oi, le numéro quatre du marché, détenu par Portugal Telecom et des investisseurs brésiliens. De quoi satisfaire les attentes des autorités du pays.

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