La dévaluation du yuan n'épargne aucun secteur industriel

Avec une activité résolument tournée vers la Chine, les miniers, les groupes de luxe ou les constructeurs automobiles sont les premiers touchés par la décision.
Olivier Pinaud
La Chine, en dévaluant sa monnaie - qui s’était trop appréciée -, handicape de nombreux exportateurs européens, japonais ou américains. Illustration La Graphique.
La Chine, en dévaluant sa monnaie - qui s’était trop appréciée -, handicape de nombreux exportateurs européens, japonais ou américains. Illustration La Graphique.  - 

Il y avait déjà le ralentissement de la croissance. Il y a désormais un handicap monétaire supplémentaire. En dévaluant sa monnaie, la Chine a porté un mauvais coup à de nombreux exportateurs européens, japonais ou américains. Leurs produits vont devenir mécaniquement plus chers pour les consommateurs chinois. Et leur chiffre d’affaires réalisé localement sera amoindri une fois converti en euros, en dollars ou en yens pour être consolidé.

La Chine représente à elle seule environ 6% des produits et services élaborés en Europe, rappellent les analystes de Citigroup.

Compte tenu de la taille et du poids du marché chinois, tous les secteurs sont concernés par la dévaluation du yuan. Mais plusieurs segments industriels sont plus menacés que d’autres. Les groupes miniers par exemple seront directement touchés. Rio Tinto vend 40% de son minerai de fer en Chine. Or, cette division assure à elle seule la moitié de son chiffre d’affaires. Hier, le cours de l’action du groupe minier a chuté de 3% à la Bourse de Londres. Celui de son concurrent BHP Billiton a cédé 5%.

Le secteur du luxe est également directement affecté par la dévaluation du yuan. Swatch réalise un tiers de ses ventes en Chine, Hong Kong inclus. Le cours du fabricant de montres, qui avait déjà eu à encaisser en janvier l’envolée du franc suisse, a chuté de 5% hier à Zurich. A Paris, LVMH et Hermès ont perdu respectivement 5,42% et 3,93%. En retirant le Japon, l’Asie représente 27% des ventes de LVMH. Les groupes de spiritueux, comme Pernod-Ricard ou Rémy Cointreau, qui se remettent à peine des conséquences sur leurs ventes des mesures anti-corruption chinoises, ont aussi accusé le coup.

Enfin, les constructeurs automobiles n’ont pas été épargnés. Grâce à leurs usines locales, ils ne devraient souffrir de la dévaluation du yuan qu’au moment de la conversion du chiffre d’affaires dans leur monnaie de consolidation. Mais la décision de Pékin renforce les craintes sur la robustesse de la croissance du pays. Devenue pour certains constructeurs leur premier marché, la Chine est en train de se refermer sur eux.

Les ventes d’automobiles ont plongé de 7,1% en juillet, leur quatrième mois consécutif de baisse. Hier, l’indice Stoxx 600 Automobile a dérapé de 4%.

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